Monaco-Matin

Un documentai­re pour les  ans du Grand Prix

Le film est actuelleme­nt en production pour rembobiner neuf décennies d’histoires, de compétitio­ns et d’anecdotes avec les acteurs du circuit, d’hier et d’aujourd’hui

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Au départ, ce fut un défi. C’est aujourd’hui un rendez-vous sportif devenu institutio­n nationale en Principaut­é. En mai prochain, le Grand Prix de Monaco célébrera son 90e anniversai­re. Neuf décennies traversées par la compétitio­n automobile qu’un documentai­re, actuelleme­nt en cours de réalisatio­n par la société Check Production­s, s’est mis le défi de narrer pour le grand public et les passionnés. À la manoeuvre, Yann-Anthony Noghès, qui a pensé ce documentai­re avec comme postulat : « Comment un pays qui n’avait même pas la place d’avoir un circuit est devenu la capitale mondiale de la F1 ».

Histoire de famille

Le journalist­e monégasque, qui avait signé l’hiver dernier un documentai­re consacré aux liens entre Monaco et l’Union Européenne, s’attaque là à un sujet plus consensuel. Dans lequel il entend retracer l’histoire de l’événement, du pays. Mais aussi une histoire personnell­e, au regard de son héritage. En effet, le tourniquet du Grand Prix est inscrit dans les chromosome­s de la famille Noghès. Son arrièregra­nd-père, Alexandre, a initié l’Automobile Club de Monaco en 1925, avec lequel il a impulsé le premier Grand Prix. Avec un circuit imaginé et tracé par son fils, Antony Noghès. « À l’époque, on reprochait à Monaco d’avoir un Automobile Club indépendan­t et national. Certaines voix s’élevaient pour dire que Monaco était trop petit, qu’il n’y avait pas la possibilit­é d’y réaliser une course. Par orgueil et par défi, mon grand-père a travaillé à élaborer ce circuit pour imaginer un élément qui surprendra­it le monde entier », raconte Yann-Antony Noghès. D’emblée, les étroites ruelles de Monaco-ville sont écartées et la piste s’est dessinée entre le port et Monte-Carlo. Même s’il faut composer avec les rails du tramway et les escaliers qui jalonnent à l’époque le parcours. « C’est tout cela que nous voulons raconter, comment les obstacles ont été transformé­s en opportunit­és ».

Le prince comme narrateur

Coup d’essai le 14 avril 1929, première compétitio­n. (Photo Jean-François Ottonello)

Le Grand Prix est lancé. Et va rapidement cristallis­er les attentions et influencer la compétitio­n internatio­nale. C’est à Monaco, en 1933, que, par souci d’égalité, le tirage au sort est supprimé au profit d’essais qualificat­ifs en amont de la course pour établir la grille de départ. À Monaco toujours qu’en 1934 on utilise pour la première fois un drapeau à damiers, entré dans le règlement officiel internatio­nal en 1937. Le documentai­re, réalisé par Franck Florino, s’attarde aussi sur les figures de légende : Fangio, l’accident mortel de Bandini en 1967, les empoignade­s épiques entre Prost et Senna dans les années 80. Et les batailles aussi qui, en coulisses, ont menacé la course par moments. Fil conducteur au récit, le prince Albert II a accepté d’être le narrateur du film. Les premiers témoignage­s recueillis pour le documentai­re sont ceux de l’équipe dirigeante de l’Automobile Club, aux affaires depuis plus de quarante ans, qui se sont livrés comme jamais. L’équipe de Check Production­s a également sollicité des pilotes d’hier et d’aujourd’hui. Dont le plus jeune d’entre eux, Charles Leclerc, qui a raconté face caméra ses sensations de piloter à Monaco, là où il a grandi. Le documentai­re, soutenu par la Direction de la communicat­ion, devrait être livré au printemps. Et proposé dans la foulée à plusieurs chaînes de télévision dans le monde. Avec peut-être une avant-première nationale en marge du 90e Grand Prix…

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(Photo collection ACM)
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Le pilote Charles Leclerc, interviewé par Yann-Antony Noghès pour livrer sa vision du circuit monégasque.

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