Monaco-Matin

Décoller sur le Rocher ?

Mario Balotelli n’a plus marqué depuis plus de six mois en L1, mais il reste le danger n°1 des Aiglons. Tout un club espère que le derby au Louis-II sonnera l’heure du rebond

- CHRISTOPHE­R ROUX

Qu’écrire quand les matchs passent et que les scénarii se répètent ? Que mettre en avant quand une équipe pousse ses adversaire­s au mutisme mais vous laisse sur votre faim dans le dernier geste ? Dans cet article, le changement de schéma tactique (3-6-1), le positionne­ment de Saint-Maximin (deuxième attaquant ou animateur de couloir ?) ou encore la titularisa­tion d’un Makengo que Vieira a jugé « disponible pour l’équipe » face à Angers, auraient pu passer au crible. Au final, l’angle choisi est tout autre. Parce que s’intéresser à Mario Balotelli et son rendement semble aujourd’hui la préoccupat­ion majeure de ce Gym de décembre et de ses suiveurs. N’y voyez pas une fixette sur l’Italien, ni la constructi­on d’un bad buzz. Non, c’est tout simplement le sujet du moment, celui qui revient constammen­t sur la table durant les conférence­s de presse d’avant ou d’après-match. Que l’interviewé s’appelle Patrick Vieira, Malang Sarr ou Walter Benitez. « Super Mario » paie seulement son statut de star internatio­nale. Parce que le gâchis qu’illustre son début de saison ne laisse pas de marbre. L’indifféren­ce va rarement de paire avec les gens de talent. Surtout quand ils se sont mis seuls dans le pétrin avec un faux départ à Marseille durant l’été.

Il aime les gros matchs

Fait rare, Patrick Vieira a reconnu que son buteur était « dans le doute » mardi soir. C’est une certitude. Tout en martelant qu’il demeure, toujours, « un joueur important » de son collectif. Comme pour rappeler que même lorsqu’il trimballe son spleen, Balo reste Balo. Et qu’il sera à Monaco un garçon surveillé de près, capable de faire basculer le match par un coup de patte et son génie. Malgré les critiques sur son état de forme (que le Gym juge infondées), il reste la principale menace offensive des Aiglons. S’il a bafouillé dans son expression face au SCO, il a néanmoins été l’élément le plus dangereux (5 des 15 tirs niçois sont sortis de ses pieds). Du côté de ses dirigeants, tout le monde attend sa libération. Et personne ne s’en plaindrait si les chaînes se brisaient au Louis-II demain soir. D’autant que « Super Mario » aime les affiches. Depuis son arrivée en L1 en 2016, il a inscrit 36% de ses buts (12/33) contre Paris, Marseille et Monaco. « Tous les grands attaquants connaissen­t des périodes de disette mais je suis sûr qu’il va refaire parler la poudre et claquer à nouveau, avance Daniel Bravo, consultant pour BeIn, diffuseur de la L1. Je ne suis pas très inquiet. Bien sûr qu’il manque de confiance, que ses pieds ne répondent pas comme il le voudrait, mais j’ai trouvé qu’il avait eu une belle attitude contre Angers. Il a fait des efforts et il a montré de l’envie. C’est ce que je trouve positif. L’an dernier, même dans ses périodes fastes, j’avais critiqué son attitude. Là, avec cet état d’esprit, s’il marque, il va enchaîner les buts. Et il sera plus utile qu’il ne l’a été l’année dernière où il était en dilettante. Il ne sera pas seulement finisseur mais il aura une influence sur le groupe. Il va être à nouveau un atout. »

L’union sacrée

L’autre axe sur lequel Balotelli peut s’appuyer pour se refaire la cerise, c’est le soutien sans faille dont il fait l’objet au sein de son club. A sa sortie, mardi, il a été applaudi par ses coéquipier­s, a reçu une tape pleine d’affection de Tameze et une accolade du coach, qui a demandé l’union sacrée derrière son canonnier. « Vieira a eu raison de minimiser l’incident à Guingamp plutôt que de le sanctionne­r. Il est l’entraîneur idéal pour lui permettre de se sentir important et efficace, ajoute Bravo. Il le connaît mieux que personne et le maintiendr­a dans l’équipe. Vu sa prestation contre Angers, j’ai l’impression qu’il a compris le discours de Patrick, qu’il s’est remis en question. Il a arrêté de se plaindre de la mauvaise passe d’un partenaire, de l’arbitre, de son absence de chance. Il a surtout râlé contre son manque de confiance. Il sait que dans la finition, ce n’était pas lui. Au public de l’aider. Le siffler, c’est négatif. » L’instinct d’un buteur ne meurt jamais. Il s’assoupit, parfois, mais reprend toujours vie. A Balotelli de s’en convaincre pour se remettre ses supporters dans la poche. Et redonner de la vitesse à ce Gym qui tourne désormais au ralenti.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco