Il circule avec un vélo d’enfant volé: cinq jours avec sursis
Dans la série « personnages hors circuit », le tribunal correctionnel tenait à cette audience, même en l’absence du prévenu, une référence ! Un jeune homme, sans profession ni domicile fixe, était remarqué en Principauté par les policiers le 22 mai dernier. À 5h30, il circulait dans la gare SNCF, avec un vélo d’enfant. Comme cette pratique n’est pas banale de la part d’un adulte, les agents l’interpellent et l’interrogent sur la provenance de la bicyclette à l’échelle réduite. Le président Florestan Bellinzona donne lecture du procès-verbal. « C’est mon petit frère qui me l’a vendue », déclare-t-il avec sérieux. Les fonctionnaires, dubitatifs, insistent sur les raisons de la détention du cycle qui leur semble frauduleuse. Et combien ils ont eu raison ! La version finit par changer.
« Je l’ai trouvé à Grasse »
« Je l’ai trouvé à Grasse… » In fine, c’est une infraction de recel. Rien ne prouve, en effet, qu’il est l’auteur de la soustraction du « deuxroues », certainement par la ruse ou la fraude, à un gentil gamin qui a dû beaucoup pleurer… La situation n’étonne pas le procureur Alexia Brianti quand elle égrène le casier judiciaire très dense du coupable. « Dès 2017, s’en suit une succession d’infractions et de condamnations pour de multiples vols et d’une conduite sans assurance. On n’en tirera pas grand-chose au cours de sa garde à vue. Cette personne a quitté la région bordelaise pour venir voler sur la Côte d’Azur. Vous prononcerez une condamnation de quinze jours à un mois ferme. » Le tribunal semble s’être rangé, avec sagesse, sur la définition d’un homme aux facultés cognitives des plus limitées. La peine a été réduite à cinq jours avec sursis. (Photo C.D.)