Journal de Monaco du juin
Une ordonnance du prince, mentionnée dans notre dernier numéro, stipule que la partie de territoire comprise entre la grande route de Monaco à Menton et la mer, depuis le vallon de Sainte-Dévote jusqu’au chemin dit de Franciosi, portera désormais le nom de quartier de MonteCarlo. Nous applaudissons à cette mesure qui attache le nom du souverain à la ville nouvelle s’élevant sur ce point de la Principauté, ville née d’hier et florissante déjà. Il y a quelques années à peine, une partie du territoire désigné dans l’ordonnance souveraine n’était qu’un plateau inculte... Tout cela est maintenant transformé, grâce à l’intelligente initiative du prince Charles III… La vieille pointe des Spélugues métamorphosée ne devait point garder sa dénomination ancienne qui rappelait la solitude et la stérilité. À la ville nouvelle il fallait un nom d’un heureux augure et qui fut le gage de sa prospérité future, Monte-Carlo ! Monaco et Monte-Carlo, deux soeurs également aimées parce qu’elles seront également fidèles, garderont, assises en face l’une de l’autre, l’entrée du port d’Hercule… et alors la Principauté, fière de Monaco qui lui assure la gloire dans le passé, et de Monte- Carlo qui lui apporte l’abondance pour l’avenir, cessera de porter le deuil des villes absentes (*), et digne, dans sa faiblesse, recommencera une nouvelle série de jours tranquilles et prospères.
* Il s’agit de Menton et Roquebrune-Cap-Martin.