Un demi-million de visiteurs pour l’expo Grimaldi ! P6
L’exposition inédite retraçant sept siècles d’histoire des Grimaldi a rencontré un vif succès au coeur d’un des monuments les plus emblématiques de Chine. Celle-ci pourrait devenir itinérante
Deux mois d’exposition à 8 300 kilomètres de la Principauté. Sept siècles d’histoire des Grimaldi reconstitués au coeur de la Cité Interdite. L’un des monuments les plus emblématiques de l’Empire du Milieu, dont la superficie atteint le tiers du territoire de Monaco. Presqu’un mois après sa clôture, le bilan chiffré de l’exposition Princes et Princesses de Monaco. Une dynastie européenne semble très bon, au regard des chiffres annoncés par le Grimaldi Forum à l’initiative du projet : 533 000 visiteurs. «Au-delà du nombre, il y a surtout le succès de la qualité, commente Thomas Fouilleron, directeur des archives et de la Bibliothèque du Palais et commissaire de cette exposition. Outre les appréciations positives, relayées par les dirigeants de la Cité Interdite, nous avons eu des compliments de visiteurs européens fortuits, à l’image du Docteur Johann Kräftner [directeur des collections d’art du prince du Liechtenstein, ndlr] qui n’est pas quelqu’un qui distribue facilement les lauriers. Il y avait de la qualité sur le plan scénographique mais aussi de la symbolique et de la préciosité des oeuvres. »
pièces au total
Au total, près de 250 pièces
ont été convoyées jusqu’en Chine avant d’être soigneusement mis en scène dans deux pavillons de la Cité Interdite, contant ainsi quatre grandes périodes de l’histoire de la famille princière (*). Des tapisseries grand format, des éléments d’argenterie et d’orfèvrerie, des clichés,
des bustes, des peintures, des documents écrits, des bijoux, des sceaux… Mais aussi des pièces qui n’avaient jamais quitté les 2km² de la Principauté, à l’instar du trône monégasque brodé de fils d’argent. Curieusement, ce sont des pièces bien moins « imposantes » qui ont attiré les regards
curieux du public chinois. L’équipe de l’exposition s’est ainsi faufilée incognito au milieu des visiteurs pour observer les comportements.
«Ils confondaient Monaco et le Maroc »
« Ils ont beaucoup pris en photo le plateau en marqueterie
d’incrustation d’ivoire des armoiries des Grimaldi, mais aussi le diplôme de docteur en droit d’Hercule Grimaldi de 1584. On sent que c’est une civilisation du papier et de la calligraphie», note Thomas Fouilleron. Bien sûr, d’autres incontournables ont attiré l’oeil du badaud : les robes des princesses, Grace et Charlène, les uniformes des princes… « Le public chinois a pu avoir une idée des usages monarchiques européens dans un contexte monarchique chinois. On s’est aussi rendu compte que les Chinois connaissaient très mal Monaco. Ils confondaient Monaco et le Maroc », sourit Thomas Fouilleron.
De l’intérêt en Asie et en Europe
«Cette exposition a permis de participer au rayonnement de la Principauté, réagit Hervé Zorgniotti, directeur de la communication au Grimaldi Forum. Elle a été le catalyseur de beaucoup d’actions sur place, que ce soit politique, diplomatique ou économique. Elle nous a aussi permis de consolider notre image de savoir-faire dans l’ingénierie culturelle à l’exportation. » Le Grimaldi Forum et le Palais ont d’ailleurs, ici et là, des touches pour que cette exposition devienne itinérante. En Asie, pour continuer sur cette réussite, mais aussi en Europe. * Construction du territoire et avènement monarchique (XIIIe-XVIIe siècle) ; Une petite souveraineté en périphérie française (XVIIeXVIIIe siècle) ; L’invention de Monte-Carlo. Naissanced’unevillenouvelle(XIXe siècleXXe siècle) ; Un rayonnement à l’échelle du monde (XXe-XXIe siècle).