Un Grand Prix qui ne peut lâcher du terrain
Quatre ans après la signature d’un protocole d’accord, aucun projet de loi ou permis de construire n’a donc entériné le projet immobilier. Si le Tribunal suprême vient d’édicter une forme de «rappel à la loi» à l’égard de l’État, il ressort de cette décision que la procédure suit son cours, la juridiction suprême ne faisant ni plus ni moins que renvoyer Etat et SAM Caroli Immo dos à dos. Les deux entités ont donc désormais quelques mois pour étayer leurs argumentaires, sous l’oeil attentif d’un souverain aussi attaché au développement de la Principauté qu’à la préservation de son patrimoine, en l’occurrence le Grand Prix de Formule de Monaco. Les négociations vont donc se poursuivre entre, d’un côté, un promoteur et son projet des plus séduisants et, de l’autre, l’État et surtout l’Automobile Club de Monaco, dont le président, Michel Boeri, avait prévenu, dès dans nos colonnes, que
«le projet de M. Caroli, s’il devait voir le jour, entraînerait automatiquement la fin du Grand Prix de Formule . Je vous le garantis sur facture».
« Rien ne sera fait pour mettre en péril le Grand Prix »
Une position renforcée quelques jours plus tard par le soutien du Ministre d’État, Serge Telle. «Le Grand Prix, c’est Monaco; Monaco, c’est le Grand Prix. Ceci
n’est pas négociable.» Antonio Caroli assurant alors: «C’est évident, rien ne sera jamais fait pour mettre en péril le Grand Prix ». Mais, déjà, le casse-tête technique s’annonçait sans fin. Directeur de la SAMEGI (ex-Caroli Immo), Roberto Testa
avançait: «Nous avons dû trouver et, pour certains [l’ACM, ndlr], nous allons encore trouver des solutions alternatives dans l’intérêt et avec la bonne volonté de toutes ces institutions.» «Une réflexion approfondie a été menée concernant les alternatives possibles. Celle-ci n’a pu aboutir sur le plan technique», tranchait Michel Boeri en mai . Depuis, aucun compromis.