GROSSE MANIF’ À MONACO : ET CE N’EST QU’UN DÉBUT
Plus de 600 personnes ont répondu à l’appel à la grève de l’Union des syndicats de Monaco. Ils dénoncent une précarisation du travail dans un pays qui prospère
A l’appel de l’Union des syndicats de Monaco, plus de travailleurs de la Principauté sont descendus dans la rue, hier en début d’aprèsmidi. Ils dénoncent une précarisation du travail dans un pays pourtant prospère. L’USM annonce que d’autres manifestations vont suivre.
Ce n’est pas la lutte finale. Les dirigeants de l’Union des syndicats de Monaco l’ont promis à plusieurs reprises : la manifestation qui a rassemblé 600 personnes hier était la première d’une série. « Les gens pensent qu’ils n’ont pas le droit de faire grève, mais c’est faux ! C’est un droit constitutionnel ! » rappelle Christophe Glasser, le secrétaire général adjoint de l’USM. Fonction publique, restauration, banques, personnels soignants, employés du commerce, des télécoms ou de la direction de l’Aménagement urbain, ils ont afflué de Fontvieille, du CHPG et de la place Saint-Charles, vers la place Sainte Dévote où chaque syndicat a pris la parole (lire page suivante).
« Nous sommes la force de travail de Monaco »
« Le gouvernement dit sans arrêt que tous les voyants sont au vert et que le pays ne connaît pas la crise. Avec 6 milliards de PIB sur 2 km2, on veut bien le croire. Par contre, chez nous les travailleurs, ce n’est pas la même chose », a lancé Olivier Cardot, secrétaire général adjoint de l’USM. Il n’a pas été plus tendre avec le Conseil national : « Stéphane Valeri a dit que le modèle social de Monaco est exemplaire et qu’il ne laisse personne au bord du chemin. Si ça, ce n’est pas un gros mensonge, ça s’en rapproche franchement. Les retraités que l’on renvoie sur les caisses sociales françaises parce qu’ils n’ont pas les moyens de se loger à Monaco apprécieront. » Les retraités qui étaient eux aussi présents. « On se bat pour conserver la couverture sociale des caisses monégasques, pour nous et les futurs retraités. Nos cotisations, c’est dans les caisses monégasques qu’elles ont été versées. Et on se bat aussi sur le pouvoir d’achat. Il y a beaucoup de points sur lesquels on rejoint les salariés », explique Alex Falce, à la tête de l’Union des retraités de Monaco.
Sur les panneaux, on peut lire « Non au mépris », ou « Les patrons vous prennent pour des mouchoirs jetables », ou encore « Stop aux inégalités ».
Christophe Glasser a conclu en s’adressant à la foule : « Nous ne sommes pas de vulgaires pendulaires, nous ne sommes pas de vulgaires nantis. Nous sommes la force de travail de Monaco. Personne n’a le droit de nous dire d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Par contre, si l’herbe est si verte à Monaco, c’est grâce à nous ! »