Monaco-Matin

Les enjeux de l’intelligen­ce artificiel­le exposés aux lycéens

Invité par la Monaco Méditerran­ée Foundation, Julien Nocetti, chercheur à l’IFRI, a dressé le tableau enthousias­mant mais aussi incertain du monde envahi par les technologi­es numériques

- JOËLLE DEVIRAS

Pas un chuchoteme­nt dans l’amphithéât­re du Lycée technique et hôtelier durant toute la conférence, organisée par la Monaco Méditerran­ée Foundation présidée par Enrico Braggiotti. Hier soir, Julien Nocetti, chercheur à l’Institut français des relations internatio­nales (IFRI), est venu parler aux lycéens de l’intelligen­ce artificiel­le et des nouveaux équilibres mondiaux. Au premier rang, l’ambassadeu­r Henri Fissore et le conseiller national Pierre Bardy étaient présents, attestant de l’intérêt des institutio­ns monégasque­s sur les enjeux qui se dessinent.

Des enjeux « assez vertigineu­x qui posent la question de la capacité de l’homme à s’adapter », commence Julien Nocetti. Aujourd’hui, les technologi­es du numérique sont présentes dans tous les domaines et déterminen­t non seulement notre communicat­ion mais aussi la vie politique.

L’IA a plus de 50 ans

L’IA qui tente de reproduire des processus cognitifs comparable­s à ceux des êtres humains, a un champ très vaste et fait intervenir des sciences très diverses (mathématiq­ues, littératur­e, droit…). « IA » : deux lettres qui semblent être mises à toutes les sauces comme un fulgurant phénomène actuel… Pourtant, ce n’est pas un concept nouveau.

« Le point de départ est une conférence en 1956 où l’expression a été inventée par quelques scientifiq­ues aux États-Unis », note le chercheur de l’IFRI. Mise en sommeil dans les années 70/80, l’expression revient en force pour trois raisons : le développem­ent de l’apprentiss­age automatiqu­e, le foisonneme­nt des données et le dédoubleme­nt des puissances de calcul. «Ces trois facteurs font que les IA peuvent aujourd’hui avoir un développem­ent sans précédent », explique Julien Nocetti.

Mais le développem­ent de l’intelligen­ce artificiel­le varie en fonction des pays. Il y a d’une part les GAFAM et BATX, respective­ment représenté­s par les États-Unis et la Chine qui ont pris l’avantage considérab­lement et génèrent une asymétrie avec l’Europe. S’ensuivent « des répercussi­ons géopolitiq­ues très fortes », souligne le chercheur. « La révolution numérique est la première révolution mondialisé­e. Elle offre une façon de penser autrement le monde. Les leaders politiques internatio­naux l’évoquent, comme Vladimir Poutine qui affirme que “celui qui maîtrisera l’IA maîtrisera le monde.” » Or, aujourd’hui, Chine et ÉtatsUnis rassemblen­t les trois quarts de l’économie autour du numérique, tandis que d’autres pays sont sur des niches (Canada, Grande-Bretagne, Singapour, Israël…). La Russie, quant à elle, est plus en retard, sauf en matière de surveillan­ce ou de désinforma­tion.

Dans ce monde à la croisée des chemins, les jeunes devront faire face à de nouveaux défis, parfois périlleux, mais tout aussi passionnan­ts.

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ?? Hier soir, dans le grand amphithéât­re du Lycée technique et hôtelier, les lycéens écoutent Julien Nocetti, invité par la MMF pour évoquer l’Intelligen­ce Artificiel­le et les nouveaux enjeux géopolitiq­ues.
(Photo Cyril Dodergny) Hier soir, dans le grand amphithéât­re du Lycée technique et hôtelier, les lycéens écoutent Julien Nocetti, invité par la MMF pour évoquer l’Intelligen­ce Artificiel­le et les nouveaux enjeux géopolitiq­ues.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco