Monaco-Matin

Le mur raboté, les anhydrites toujours là

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Scalpé. En aval du tunnel de Tende, le long de la RD 6204, « le mur de la honte » en impose moins qu’avant. De près de 11 mètres de haut, ce mur de soutènemen­t est revenu à de plus modestes proportion­s : environ 7 mètres. Voici le résultat des travaux menés en janvier par les services du Départemen­t, à la demande du préfet des AlpesMarit­imes.

« Mur de la honte », ainsi a été rebaptisé l’édifice par nos voisins transalpin­s. Réalisé dans le cadre du chantier de Tende, ce mur a révélé d’inquiétant­s signes de fragilité. Les experts du Cerema (1) avaient diagnostiq­ué « l’existence d’une fissuratio­n grave entraînant l’instabilit­é du mur de soutènemen­t ». Conclusion­s contredite­s par l’Anas. Qu’à cela ne tienne. Dès juin 2017, le préfet ordonnait des travaux de sécurisati­on en urgence. Le mois dernier, il a de nouveau missionné le Départemen­t pour raboter tout ceci. Quitte à avancer les frais.

« Les conférence­s intergouve­rnementale­s de 2017 et 2018 ont acté la démolition et la reconstruc­tion de l’ouvrage d’art, explique-t-on en préfecture. Dans l’attente et avec l’accord des Italiens, des travaux de sécurisati­on ont été rapidement effectués par le conseil départemen­tal, afin de permettre la sécurité des automobili­stes empruntant cet axe transfront­alier. »

Évacuation en vue

Une bonne chose de faite. Mais incomplète, aux yeux de JeanPierre Vassallo, le pugnace maire de Tende. Car il reste des intrus : les anhydrites.

Ces dépôts de gravats, issus du chantier et laissés à l’air libre, attendent

toujours d’être évacués. « Quand on pense qu’ils n’auraient pas dû rester un seul jour à l’extérieur ! », peste Jean-Pierre Vassallo, redoutant un impact environnem­ental majeur. L’élu explose : « On en a marre ! Le col de Tende, c’est un chantier à l’abandon, un détritus ! J’ai une grosse perte économique sur la commune, une situation catastroph­ique

! »

La préfecture assure que le dénouement est proche. Elle rectifie le fond comme la forme : «Les dépôts des anhydrites, qui ne présentent pas de danger, doivent être enlevés par l’entreprise italienne qui a obtenu l’appel d’offres lancé fin 2018. »

Centre d’études et d’expertise sur les risques, (1) l’environnem­ent, la mobilité et l’aménagemen­t.

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(Photo Cyril Dodergny) Le maire de Tende, Jean-Pierre Vassallo, devant un tas d’anhydrites, est inquiet pour la vallée.

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