À Beausoleil, l’écologie ne fait pas recette
Le Centre culturel Prince Jacques a accueilli mercredi soir la deuxième session du grand Débat national, sur le thème de « La transition écologique ». Dans la salle, peu de monde, surtout des passionnés
Qu’il est difficile l’exercice du débat démocratique ! Surtout quand le sujet ne fait bouger que les passionnés. « Nous sommes vingt, mais ce n’est pas vain » s’amusait, mercredi soir, l’une des personnes présentes dans la salle du Centre culturel Prince Jacques. Pour cette deuxième session du grand Débat national à Beausoleil, consacrée à la transition écologique, seule une petite vingtaine de personnes s’était déplacée. Parmi lesquelles, un élu qui parlait « à titre individuel », d’anciens élus passionnés par la cause, et quelques citoyens très concernés. Peut-être même passionnés. Ce qui a parfois donné lieu à de longues prises de paroles, qui ont fait grogner les personnes venues débattre, et pas écouter une conférence.
Vision panoramique
Toutes les grandes tendances ont été abordées : les transports en commun, le tri sélectif, le glyphosate, le diesel, la taxation des avions et des bateaux, et la fréquence des lessives. Globalement, deux camps se dessinent au fil de la soirée. Les adeptes des gestes citoyens qui sont plutôt forces de proposition, et ceux qui pensent que les politiques (ou les voisins) sont responsables de la situation et qui préfèrent dénoncer. « Pourquoi on ne taxe pas plus fortement les agriculteurs qui utilisent le glyphosate pour les dissuader ? » « Parce que c’est une question d’argent et de politique madame ! » L’ombre du complot a plané par moments : les groupes de pression, les élus qui ne font rien, la presse mainstream acquise à la cause des puissants(1)… Au rang des solutions, les propositions ont été variées : taxer les voyages de loisir en avion et en bateau, multiplier les panneaux solaires sur les locaux industriels, rendre les transports en communs gratuits, subventionner davantage les chaudières à haut rendement. Mais surtout une enseignante qui était présente a mis le doigt sur ce qui semble une technique viable pour dynamiser cette transition : « Le jour où devenir écolo sera financièrement intéressant, toutes les entreprises produiront écolo. »
L’exemple du bio, du vegan ou du sans gluten le prouve : les entreprises produisent ce que le consommateur achète.
Or, il en est des produits de consommation comme des mandats politiques : on est toujours libre de choisir ce qui correspond le plus à nos valeurs.