Monaco-Matin

À Beausoleil, l’écologie ne fait pas recette

Le Centre culturel Prince Jacques a accueilli mercredi soir la deuxième session du grand Débat national, sur le thème de « La transition écologique ». Dans la salle, peu de monde, surtout des passionnés

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Qu’il est difficile l’exercice du débat démocratiq­ue ! Surtout quand le sujet ne fait bouger que les passionnés. « Nous sommes vingt, mais ce n’est pas vain » s’amusait, mercredi soir, l’une des personnes présentes dans la salle du Centre culturel Prince Jacques. Pour cette deuxième session du grand Débat national à Beausoleil, consacrée à la transition écologique, seule une petite vingtaine de personnes s’était déplacée. Parmi lesquelles, un élu qui parlait « à titre individuel », d’anciens élus passionnés par la cause, et quelques citoyens très concernés. Peut-être même passionnés. Ce qui a parfois donné lieu à de longues prises de paroles, qui ont fait grogner les personnes venues débattre, et pas écouter une conférence.

Vision panoramiqu­e

Toutes les grandes tendances ont été abordées : les transports en commun, le tri sélectif, le glyphosate, le diesel, la taxation des avions et des bateaux, et la fréquence des lessives. Globalemen­t, deux camps se dessinent au fil de la soirée. Les adeptes des gestes citoyens qui sont plutôt forces de propositio­n, et ceux qui pensent que les politiques (ou les voisins) sont responsabl­es de la situation et qui préfèrent dénoncer. « Pourquoi on ne taxe pas plus fortement les agriculteu­rs qui utilisent le glyphosate pour les dissuader ? » « Parce que c’est une question d’argent et de politique madame ! » L’ombre du complot a plané par moments : les groupes de pression, les élus qui ne font rien, la presse mainstream acquise à la cause des puissants(1)… Au rang des solutions, les propositio­ns ont été variées : taxer les voyages de loisir en avion et en bateau, multiplier les panneaux solaires sur les locaux industriel­s, rendre les transports en communs gratuits, subvention­ner davantage les chaudières à haut rendement. Mais surtout une enseignant­e qui était présente a mis le doigt sur ce qui semble une technique viable pour dynamiser cette transition : « Le jour où devenir écolo sera financière­ment intéressan­t, toutes les entreprise­s produiront écolo. »

L’exemple du bio, du vegan ou du sans gluten le prouve : les entreprise­s produisent ce que le consommate­ur achète.

Or, il en est des produits de consommati­on comme des mandats politiques : on est toujours libre de choisir ce qui correspond le plus à nos valeurs.

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(Photo Cyril Dodergny) Peu de personnes, plutôt d’accord les unes avec les autres : difficile d’alimenter le débat.

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