Monaco-Matin

École de Beaulieu : les parents ne décolèrent pas

Les parents d’élèves révoltés contre la suppressio­n d’une classe, ont occupé les lieux, soutenus par les élus. La venue de l’inspecteur de circonscri­ption n’a rien changé

- AGNÈS PASQUETTI-BARBERA

Hier matin, la tranquille petite école berlugane a vécu un moment d’une rare intensité. Répondant à l’appel de l’Associatio­n des parents d’élèves de Beaulieu et des parents délégués élus (réunis la veille à la mairie pour être informés par le maire de la décision de fermeture de classe), ils étaient environ quatre-vingt-dix parents à avoir investi la cour de l’école Marinoni dès 8 h 20. Un cheminemen­t avait été prévu afin de mettre les enfants en sécurité dans la cour supérieure de l’établissem­ent, pendant que les parents, brandissan­t leurs pancartes, vociféraie­nt leur indignatio­n dans la cour principale.

« On vit une sorte de yoyo »

Parmi eux, Guillaume Genty, membre de l’APEB et parent d’élèves élu, ne pouvait pas cacher son exaspérati­on : « On préfère taper là où ça fonctionne plutôt que de trouver des solutions là où ça ne fonctionne pas ! Je suis délégué des parents d’élèves depuis sept ans et je vois les efforts fournis par la municipali­té, le maire assiste à tous les conseils de classe et répond toujours positiveme­nt aux demandes des enseignant­s. Il y a trois ans, il a investi beaucoup d’argent pour l’ouverture d’une classe et aujourd’hui on demande de la refermer. On vit une sorte de yoyo ! Le tout sachant que les chiffres de l’inspection académique, qui parle de 198 inscrits, sont faux. En fait, il y en a déjà 204 et depuis trois ans, au minimum dix nouvelles inscriptio­ns surviennen­t chaque été. En 2020, il y aura 24 logements de plus, donc au moins autant de famille et presque vingt enfants, mais l’académie veut rester bloquée sur ses chiffres. Donc nous manifeston­s. En plus, suivant le système de points ayant cours dans l’Éducation nationale, on va nous retirer une professeur­e fortement appréciée, Mme Rosso ».

L’inspecteur était là

Alerté de l’occupation de l’école par les parents, l’Inspecteur de circonscri­ption est arrivé à l’école vers 9 h 30. Devant l’impossibil­ité de faire partir les parents et la complexité de dialoguer avec eux, il s’est adressé dans une salle de classe à l’adjointe Marie-José Lasry, au maire et à quelques représenta­nts de parents d’élèves. Il leur a rappelé que la moyenne de 23 par classe était inférieure à celle du départemen­t et qu’il n’était pas décisionna­ire, mais transmettr­ait leurs revendicat­ions. Un constat que déplore la déléguée aux écoles : « On ne parle pas d’enfants, on parle chiffres ».

Cette petite réunion a tout de même mis fin à la manifestat­ion. Les parents ont quitté les lieux vers 10 h et les cours ont pu reprendre, malgré l’excitation des élèves, très impliqués. Aujourd’hui, rebelote, les parents se retrouvero­nt même heure, même lieu, bien décidés à infléchir la décision qui devrait être rendue dans l’après-midi.

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(Photos A. P. B.) Les enfants aussi ont voulu afficher leur colère.

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