Macron face à jeunes
Cette étape spéciale du grand débat, face à un millier de jeunes réunis en Saône-et-Loire, a des airs de grand oral pour Emmanuel Macron et ses ministres. Face aux jeunes, le président de la République a affirmé en préambule qu’il est là pour écouter. « La France de dans dix ans, dans vingt ans, c’est la vôtre, déclare le chef de l’État. Tous ces grands défis du pays que nous avons à saisir, nous n’allons pas les régler en un mois, deux mois, six mois, même un an. » Durant les quatre heures et demie du débat, les mains n’ont cessé de se lever pour l’interpeller dans l’assistance, composée d’un millier de lycéens, d’étudiants ou d’apprentis de 15 à 25 ans venus des quatre coins du département.
Des interventions applaudies
Appelés à exprimer leurs « convictions, doutes et interpellations », les jeunes ont témoigné de la cherté des études, des difficultés à entrer dans la vie active, des inquiétudes sur l’avenir de l’agriculture ou de la filière nucléaire... Ces interventions ont souvent été applaudies et l’émotion a saisi le gymnase lorsqu’un garçon et deux jeunes filles ont témoigné de leur handicap, notamment la dyslexie, et du harcèlement à l’école. « J’entends dire que la jeunesse ne participait pas assez à ces débats », a souligné Emmanuel Macron en préambule du débat. Avant d’affirmer, en le concluant, que la richesse des échanges démontrait « formidablement le contraire ». « Faites de la politique », leur a-t-il lancé, en bras de chemise.
En répondant, parfois longuement, avec le soutien des ministres de l’Education Jean-Michel Blanquer et du Travail Muriel Pénicaud, Emmanuel Macron a défendu les décisions et les réformes mises en oeuvre depuis son arrivée à l’Elysée. Tout en se montrant ouvert à étudier certaines propositions des intervenants, comme sur le Livret Jeunes ou sur ParcoursSup. Interpellé par un lycéen sur le service national universel (SNU), qui « suscite beaucoup d’interrogations », il l’a qualifié de « chance inouïe pour votre génération », annonçant que « l’intégralité du permis » de conduire pourrait être passé dans ce cadre.
« Une meilleure image de lui »
Le président « a pris un risque en venant devant nous », a commenté Sandra Delbeken, 18 ans, élève de l’établissement de réinsertion (Epide) d’Etangsur-Arroux.
« Il nous a donné une meilleure image de lui, celle de quelqu’un qui s’intéresse aux gens », a-t-elle ajouté, en regrettant toutefois un débat «unpeu trop long ».
Près de deux Français sur trois (64 %) continuent de « soutenir » le mouvement des « gilets jaunes », soit deux points de plus en un mois, selon un sondage YouGov diffusé hier.