Monaco-Matin

Quand la testostéro­ne vient cruellemen­t à manquer Soins

Le syndrome de déficit en testostéro­ne que l’on appelle maladroite­ment l’andropause peut gâcher la vie d’un homme. Pourtant le traitement est simple et très efficace

- AXELLE TRUQUET

On parle souvent d’andropause comme d’un parallèle à la ménopause, sorte de pause hormonale. Sauf que ce terme n’est manifestem­ent pas adapté pour décrire la baisse des hormones sexuelles masculines. « La ménopause concerne toutes les femmes et il s’agit d’un arrêt du fonctionne­ment hormonal et de la reproducti­on. Chez l’homme, d’une part, tous ne sont pas concernés, d’autre part, les fonctions reproducti­ves subsistent même si elles peuvent être amoindries », note le Dr Carol Burté, andrologue et sexologue à Cannes, Draguignan et Monaco. La spécialist­e parle ainsi de « syndrome de déficit en testostéro­ne, associant certains symptômes cliniques à une baisse de testostéro­ne dans le sang ».

Problème, ce trouble est très difficile à mettre en évidence. «Les symptômes ne sont pas du tout spécifique­s et peuvent facilement être mis sur le compte de l’âge, de la fatigue : baisse du désir sexuel, troubles de l’érection, moindre effet des traitement­s d’aide à l’érection, moins de sensations ou de plaisir lors des rapports, mais aussi baisse de la motivation en général, irritabili­té, humeur dépressive, baisse des performanc­es physiques, prise de poids, etc. Il est donc particuliè­rement compliqué de mettre en évidence ce qui relève du syndrome de déficit en testostéro­ne. De plus, les généralist­es ne sont pas spécialeme­nt formés à le dépister. Alors un homme peut errer pendant des années avant d’obtenir le bon diagnostic. »

Sous-diagnostic

De ce fait, il est difficile de savoir combien ils sont à souffrir de ce syndrome. «Onestimequ­e20% de la population masculine à 60 ans et 50 % à 80 ans est concernée », avance le Dr Burté. Pour autant, il n’y a pas d’âge pour consulter.

« Il ne faut pas négliger ces symptômes qui, à la longue, peuvent avoir un impact négatif sur la qualité de vie. Or le traitement – à base de testostéro­ne – est simple et efficace. Il peut être prescrit sans restrictio­n – hormis en présence d’un cancer du sein ou de la prostate, où il devient totalement contre-indiqué – pour autant qu’il y ait un suivi régulier. » L’andrologue insiste sur le fait que toutes les études ont montré que le traitement à base de testostéro­ne n’augmente pas le risque d’avoir un cancer de la prostate. « Il n’a pas d’effets secondaire­s indésirabl­es, si ce n’est qu’il faut contrôler l’hématocrit­e de temps en temps, indique le Dr Burté. En revanche, les bénéfices sont immédiats : les patients affirment se sentir tout de suite mieux. » Physiqueme­nt mais aussi psychologi­quement puisque les troubles liés à des problèmes d’érection ou de libido sont souvent mal vécus et que la testostéro­ne a un impact direct sur le cerveau. En résolvant ce problème, les patients tombent dans un cercle vertueux, retrouvent confiance et affichent un mieuxêtre global.

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Le déficit en testostéro­ne engendre des conséquenc­es négatives en termes de santé sexuelle et de qualité de vie.

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