Monaco-Matin

GOLDEN TOUR CAMILLE MUFFAT (DERNIER JOUR À NICE) Le retour d’une reine

Charlotte Bonnet a vécu une année 2018 exceptionn­elle. Triple championne d’Europe, la Niçoise a pourtant dû se bâtir une nouvelle motivation. Un tournant qu’elle a accepté d’évoquer

- CHRISTOPHE­R ROUX

Le journalist­e de sport s’intéresse à l’échec quand il pointe le bout du nez. Il tend micro ou dictaphone pour tenter d’analyser les désillusio­ns de l’athlète et sa capacité à se relever. Parfois, il en oublie les lendemains de victoire. Parce que si la relance s’impose quand la déception et la défaite frappent, elle est aussi le lot des champions couverts d’or. Charlotte Bonnet n’a pas fait exception. La Niçoise, triple médaillée d’or aux championna­ts d’Europe de Glasgow l’été dernier (200m NL, relais 4X100m et 4X100m mixte), a dû trouver puis actionner les leviers pour préparer l’avenir : les Mondiaux de Gwangju (Corée du Sud, 21-28 juillet). Mais pas simple de retourner dans les bassins quand un titre continenta­l sonne comme un aboutissem­ent.

« C’est vrai que ça a été compliqué, ne cachait pas l’Azuréenne, vendredi, jour d’entrée dans le premier meeting de l’année, chez elle à Nice. J’étais très motivée à la reprise mais il était difficile de se remettre dedans, de vouloir refaire des efforts. J’avais aussi envie de profiter, de surfer sur la vague de cet été. »

Kamoun : « Charlotte est faite pour durer »

Une décompress­ion légitime que la sociétaire de l’Olympic Nice Natation a su gommer au fil des longueurs ces dernières semaines. Au rythme d’innovation­s et d’une pincée de créativité, intelligem­ment distillées par Fabrice Pellerin à l’entraîneme­nt. « Il ne fallait surtout pas s’adresser à elle différemme­nt, détaille le coach niçois. C’était le risque de perdre ce qui avait été construit. Comme à l’école, il fallait juste essayer d’amener de nouvelles équations et formules. C’est un sport qui peut vite devenir monotone, routinier. Mais d’abord, c’est venu de Charlotte. Elle a su se fixer de nouveaux objectifs. Il faut une envie viscérale, quelque chose de vrai. Sans cette étincelle, vous ne pouvez rien faire, même si vous êtes le meilleur des coachs. »

De nouvelles conquêtes qui s’appellent breloques mondiales et olympiques, suffisante­s pour réveiller l’extraordin­aire tempéramen­t de championne qui sommeillai­t en elle.

« C’est ce qui m’anime, oui, reconnaiss­ait Bonnet hier. C’est la seule raison qui me pousse encore à nager. J’adore ça mais il y a tellement de sacrifices qu’il faut avoir un objectif qu’on ne perd pas de vue. Ça y est, je suis repartie, mais il n’y a pas vraiment de secret à part ça. »

Un appétit jugé au-dessus de la moyenne par Sophie Kamoun, son agent. Et qui explique que Bonnet pourrait se laisser tenter par une belle longévité.

« Charlotte est faite pour durer, confie l’ancienne spécialist­e du 50 et 100m NL. Pour moi, elle pourrait nager jusqu’aux Jeux de Paris en 2024. »

La native d’Enghien-les-Bains aurait alors 29 ans. Et cette perspectiv­e sur cinq ans ne l’a pas effrayée hier, après avoir commenté son premier 200m NL de 2019, remporté en 1’57’’86, afin de prouver - si le besoin en était - que la motivation des mots porte jusqu’au chrono.

« Je vais y aller doucement, année après année, Olympiade après Olympiade, mais je ne me fixe pas de barrière. Paris-2024, c’est loin, mais ça arrive aussi très vite. Aller jusque-là, pourquoi pas, sûrement. »

Pour continuer à se projeter et être performant­e, l’Azuréenne a beaucoup bossé sur la force en janvier. « Je me sens explosive comme je ne l’ai jamais été. Le travail effectué avec Fabrice a piqué mais ça répond bien. Si je fais ce genre de 200m toute l’année jusqu’à juillet, ça risque d’être intéressan­t. Ce n’est pas un temps extraordin­aire mais de la manière dont je l’ai fait, je suis contente. »

« Grâce à ce travail athlétique, sa Femmes : 50m dos, 100m brasse, 100m NL, 100m papillon, 400m NL. Hommes : 50m NL, 100m brasse, 200m NL, 100m papillon, 200m dos. FFN Golden Tour Camille Muffat, piscine Jean-Bouin, 2 rue Jean Allègre Entrée gratuite.

nage est évolutive, avec une forme d’amplitude, appuie Pellerin. J’ai aimé ça et son temps est correct. » Une énième démonstrat­ion : l’histoire d’amour entre Bonnet et les podiums est loin d’être terminée.

Dames :

50m papillon : 1. M. Wattel 26’’43, 2. A. Gorbenko 26’’97, 3. L. Bousquin 27’’10.

1500m NL : 1. A. Egorova 16’23’’52, 2. A. Kirpitchni­kova 16’36’’95, 3. A. Muller 16’36’’95. 400 m 4 nages : 1. F. Lesaffre 4’40’36, 2. C. Duhamel 4’48’’53, 3. C. Hufnagl 4’49’’93. 200m dos : 1. K. Burian 2’09’’92, 2. G. Ramatelli 2’14’’ 52, 3. H. Osrin 2’15’’37.

200m brasse : 1. L. Mamie 2’27’’51, 2. F. Lesaffre 2’28’’21, 3. A. Gorbenko 2’29’’21.

200m NL : 1. C. Bonnet 1’57’’86, 2. M. Wattel 2’00’’45, 3. M. Coleman 2’00’’63.

Messieurs :

50 m dos : 1. J. Stravius 25’’23, 2. M. Orange 25’’77, 3. Y. Ndoye 25’’87.

200m 4 nages : 1. J. Desplanche­s 1’58’’61, 2. D. Verraszto 2’01’’66, 3. S. Sjoedin 2’02’’30. 200m papillon : 1. B. Biczo 1’58’’29, 2. N. Liess 1’59’’91, 3. P. Staber 2’01’’18.

200m brasse : 1. E. Persson 2’12’’76, 2. M. Antoine 2’14’’77, 3. T. Boursac 2’15’’31.

100m NL : 1. M. Grousset 49’’39, 2. J. Stravius 49’’76, 3. O. Sahnoune 49’’89.

FÉDÉRALE 

 ?? (Photo AFP) ?? Pour son premier meeting de l’année, la Niçoise avait le m NL à son programme hier, sa course fétiche. Première à toucher en ’’’, elle se voulait satisfaite de sa performanc­e : « Ce n’est pas un temps extraordin­aire mais de la manière dont je l’ai fait, je suis contente ». Résultats d’hier
(Photo AFP) Pour son premier meeting de l’année, la Niçoise avait le m NL à son programme hier, sa course fétiche. Première à toucher en ’’’, elle se voulait satisfaite de sa performanc­e : « Ce n’est pas un temps extraordin­aire mais de la manière dont je l’ai fait, je suis contente ». Résultats d’hier

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