Monaco-Matin

Olga, figure du marché de la Condamine, a  ans

Hier midi, cette personnali­té du marché issue d’une famille de pêcheurs a fêté son centenaire autour de ses proches. L’occasion de se remémorer quelques souvenirs de jeunesse

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Ce n’est pas la doyenne des Monégasque­s. Mais du marché de la Condamine, assurément. Une figure même, depuis huit décennies.

Qui, parmi les habitués des étals, ne connaît pas Jeanne « Olga » Rinaldi ? Personne. Ce petit bout de femme, au regard bleu azur et au sourire malicieux, a soufflé, hier chez U Tapu, ses cent bougies. À deux pas, à peine, du stand de poissons que tient désormais son fils, Charly, et son petit-fils, Rémy.

Il faut dire que dans la famille, la pêche, c’est sacré. C’est dans le sang. Très jeune, elle apprend à faire et à réparer les filets de pêche de son père, Quinti, lequel partait en mer à bord du Lascia Dire. « Ce métier me manque », souffle-t-elle, en mimant les gestes d’antan.

« Sans le marché, je serais perdue »

Elle montait les filets en posant les plombs et le liège. Ces filets de petite maille servaient à capturer les anchois et sardines. Sur le stand familial, comme sa mère, elle usait de sa voix pour alpaguer le chaland et vendre la pêche du matin, bien fraîche.

« On l’entendait quand il y avait de la belle poutine. Comme dans la chanson », sourit son fils, Charly, 60 ans dont 43 ans au marché. L’un des sept enfants d’Olga, fruit de son union avec Ange. L’élu de son coeur, qu’elle regardait passer depuis sa fenêtre, à seulement quatorze printemps. «Aujourd’hui, j’ai douze petitsenfa­nts et dix arrière-petitsenfa­nts », comptabili­se-t-elle. Son secret de longévité ? « Le travail et ne pas trop dormir ».

En effet, Olga est plutôt du genre active. Quand elle ne se repose pas à la résidence A Quietüdine, on la retrouve au marché. Forcément. Làbas, elle y boit un café matinal très sucré. Et selon l’humeur du jour, elle écosse les petits pois, prépare des légumes pour le minestrone ou débarque au tabac de la place pour acheter quelques tickets à gratter. « Tous les jours, je suis au marché. S’il manquait à ma vie, je serais perdue. J’aime bien tchatcher avec les gens », assure celle que ses proches surnomment Olgetta ou Nonnina, pour « petite mémé ». Coralie, sa petite fille, la décrit comme une femme « avec beaucoup d’humour, très gaie, très ouverte. Elle aime les gens, elle prend le temps de discuter. C’est ça le secret de sa vie : rester positif. Comme elle me dit souvent, la contrariét­é rentre d’un côté et sort de l’autre. Elle a un tempéramen­t de feu, est active et croque la vie à pleines dents ».

Bref, un personnage. Une figure. Celle du marché de la Condamine.

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(Photos Jean-François Ottonello et DR) Olga entourée d’une partie de sa famille. Sur la photo de droite, Olga,  ans, sur le port de Monaco, radicaleme­nt différent.
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