Ça va cogner fort !
Dès midi sous le chapiteau de Fontvieille, les dix meilleures équipes européennes de combat médiéval s’affronteront au coeur d’une lice. Un sport aussi tactique qu’endurant
Qui, minot, n’a jamais rêvé de jouer les preux chevaliers ? D’enfiler un casque et une armure, de saisir une épée et de combattre pour l’honneur du blason. Cette chimère, certains l’ont embrassé via la pratique du béhourd. Littéralement « combat médiéval », en ancien français. Aux XIIe et XIIIe siècle, de nobles chevaliers pratiquaient ce sport ô combien rugueux. Autant pour s’entraîner à la guerre que pour divertir le peuple. En 2019, la discipline a des allures de full-contact . Si la pratique peut paraître rustre voire fichtrement violente, elle n’en est pas moins strictement encadrée. Tous les coups ne sont pas permis (lire ci-dessous).
Ce samedi, sous le chapiteau de Fontvieille, des combattants charpentés et teigneux, armés jusqu’aux dents, déboulent de toute l’Europe pour en découdre au coeur d’une lice en bois. Une arène qui, une fois n’est pas coutume, sera circulaire. « C’est la première fois que ces équipes de classe mondiale vont s’affronter dans une configuration de ce type. Ils pourront s’accrocher d’un bras mais pas de deux », assure Philippe Rebaudengo, aide de camp du prince Albert II et secrétaire général de l’association monégasque de combat médiéval.
Un sport de combat
Objectif : déséquilibrer et mettre à terre ses ennemis d’un jour. « C’est un vrai sport de combat qui tend vers le niveau professionnel, pas un spectacle », nous confiait, il y a peu, Edouard Eme, président de la fédération française de béhourd. Dans le microcosme du béhourd, on n’hésite pas à qualifier ce « Buhurt Prime » de « Champions League ». Dix équipes de grande qualité. La crème de la crème. Français, Russes, Tchèques, Polonais, Allemands, Ukrainiens, Britanniques et Danois croiseront le fer, combattront en corps-à-corps comme leurs aïeux à l’époque. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une équipe en lice.
Le tout sous l’oeil amusé, peut-être un brin éberlué, des spectateurs. Lesquels auront sans doute la curieuse impression d’avoir fait un bond dans le temps.
Un marché médiéval
D’autant plus vrai qu’aux abords du chapiteau de Fontvieille, un village et un marché médiéval seront reconstitués. Les enfants pourront s’adonner à des combats en costume moyenâgeux et avec des épées… en mousse. Un forgeron sera aussi présent. Pas pour le décor. Mais bien pour réparer, en direct, les armes (non tranchantes !) des combattants qui, bien souvent, sont mises à rude épreuve. Preuve que ces guerriers de l’extrême ne comptent pas se faire de cadeaux. A vos armes, prêts…
Savoir +
Buhurt Prime. Ce samedi au chapiteau de Fontvieille. Entre 12h et 14h30 : premiers combats. 17h : cérémonie d’ouverture. De 17h10 à 19h10 : combats à élimination directe. Tarifs : entre 10 et 35 euros. Tickets en ligne et sur place.