Une pratique strictement réglementée
À l’image des sports de combat, le béhourd est une pratique strictement encadrée. Au coeur de la lice, des arbitres encadrent ces joutes et tranchent d’éventuels coups litigieux. De nombreuses règles ont été édictées. Voici les extraits les plus parlants ().
■ Les règles du jeu
En cinq contre cinq, le but est simple : décimer l’équipe adverse. Non pas par une mise à mort, bien entendu, mais en mettant au sol ses ennemis. « Le combattant doit abandonner dès lors qu’il a un troisième appui à terre : un bras, un genou, les fesses ou le bouclier. Les autres ne peuvent alors plus le toucher », détaille Philippe Rebaudengo, secrétaire général de l’association monégasque de combat médiéval. Idem si l’un de ses éléments de protection est cassé ou perdu. L’affrontement se joue en deux manches gagnantes. En profight – comprendre un duel en un contre un – la confrontation se joue aux points ou par KO et les frappes au sol sont autorisées pendant dix secondes.
■ Les armes et armures Hache, épée et sabre, hallebarde, fauchon, masses d’armes, bouclier… « Les armes sont non aiguisées », rassure-t-il. Les équipements de protection, eux, doivent être des répliques d’armures médiévales et avoir les caractéristiques suivantes : correspondre à des sources historiques du XIIIe au XVIIe siècle, utiliser des matériaux historiques (métal, cuir, tissu, ficelle, rembourrage), couvrir les organes vitaux et articulations, être en bon état… Il y a, donc, la protection officielle. Mais aussi l’officieuse, disons la couche supplémentaire : culottes renforcées, dorsale pour protéger la colonne vertébrale et d’autres protections pour le corps.
■ Les coups
« Il n’y a pas d’estoc autorisé, c’est-àdire qu’on ne peut pas piquer. On est obligés d’appliquer une frappe du haut vers le bas ou latéralement », poursuit Philippe Rebaudengo. Tous les coups, poussées, pressions avec les armes, bras, mains, jambes, pieds, bouclier, tête, épaules sont autorisés. On ne peut, toutefois, pas les exercer sur les pieds, l’arrière des genoux, l’aine, la nuque, la base du crâne et sur le visage découvert de l’adversaire. Des coups interdits, qu’ils soient accidentels ou intentionnels, peuvent être sanctionnés par une réprimande, voire une disqualification.
■ Cartons
Comme au football, le « knight marshall » peut dégainer un carton. Jaune, pour une violation des règles. La couleur peut virer au rouge s’il existe des violations graves ou répétées de la part d’un combattant. (1) Fédération française de béhourd, 10 juin 2016.