Au volant d’un utilitaire avec , mg/l d’alcool !
L’erreur ! L’erreur d’appréciation, d’estimation, extrême et pernicieuse, a conduit un jeune Britannique, menotté, devant le tribunal correctionnel. Comment convaincre, à l’audience de flagrance, qu’il s’agit d’une confusion de jugement, de raisonnement, quand on a bu quatre à cinq bières et autant de shots de vodka avant de prendre le volant de la fourgonnette de l’entreprise ?
«Jen’aipassume responsabiliser » Immanquablement, ce livreur de 24 ans se faisait remarquer, vendredi 8 février, vers 1 h 25, par les policiers. Il roulait à une vitesse excessive rue Grimaldi. Intercepté à l’intersection avec la rue Suffren-Reymond, le conducteur présentait tous les signes de l’ivresse, avec un taux affiché de 1,21 mg par litre d’air expiré.
« Le maximum autorisé c’est 0,25 mg/elle , annonce le président Florestan Bellinzona au prévenu. Vous alliez retourner chez vous à Antibes dans cet état… Comment pouviez-vous conduire en ayant absorbé autant de boissons ? Vous partez de La Brasserie, vous faites juste le tour du port et vous êtes déjà repéré… » Dans le box, le jeune homme s’excuse pour son dérapage éthylique : «Je n’ai pas vraiment pris conscience de mon ivresse. Je n’ai pas su me responsabiliser. Pardon… »
«Ilnepeutyavoir de compréhension » Passer une soirée à boire autant inquiète le premier substitut Olivier Zamphiroff. «Ilnepeutyavoirde compréhension. Ce jeune homme n’a aucune difficulté d’insertion. Pourtant, à moins de 25 ans, il se retrouve devant ce tribunal poursuivi pour une première condamnation, gravée sur son casier judiciaire. Les trois journées de détention dans la rigueur carcérale devraient le faire réfléchir à l’avenir quand il sortira en compagnie d’amis. Pensez à une longue peine avec sursis, deux mois par exemple, qui ne demandera qu’à s’abattre à la prochaine infraction. Plus une amende à45 € pour le défaut de maîtrise. »
«L’euphorie a faussé sa lucidité»
Afin d’attirer la clémence des juges, Me XavierAlexandre Boyer présentera le prévenu comme « un jeune garçon qui s’est laissé entraîner dans une alcoolisation importante. Le sentiment d’euphorie éprouvé d’être en bonne compagnie a faussé sa lucidité. Il n’était pas en état de comprendre l’éventuel danger de prendre le volant. Il a commis une erreur aux conséquences graves. Une peine avec sursis est appropriée. Minorez toutefois le montant de l’amende. Mon client a des revenus modestes… »
Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public.