Le syndicat Alliancepolice nationale change de visage
est de constater que l’Etat n’est toujours pas en mesure de mettre en oeuvre ses engagements et d’apporter des réponses claires aux conditions posées par nos deux métropoles ». Programmée pour le début de l’année prochaine, cette fusion, calquée sur le modèle lyonnais, devrait suivre un calendrier « devenu irréaliste » selon les deux élus LR, engagés dans le mouvement La France audacieuse.
Au-delà de cette question de timing, ce mariage pose un problème de fond : « Cette réforme a contribué à créer des tensions, donnant le prétexte à certains d’opposer, une fois de plus, l’urbain et le rural. » Dans un département comme les Alpes-Maritimes où les relations Métropole-Département sont déjà à cran, ce projet rajoute de l’huile sur le feu. « Dans ce débat rural-urbain, nous faisons le choix de la solidarité plutôt que celui de l’affrontement ».
« Décision de bon sens »
« Par ailleurs, ajoutent Christian Estrosi et JeanLuc Moudenc, nous regrettons que les préoccupations des départements sur la gestion du RSA et l’accueil des mineurs isolés n’aient pas trouvé de solution. » Réclamant, pour les métropoles, « la dimension nécessaire pour rivaliser avec leurs homologues européennes, grâce à une répartition des compétences lisible et adaptée aux nouveaux défis de nos territoires », les deux élus en appellent au peuple: « Le Grand Débat ouvert par le président de la République doit donner l’occasion aux Français de s’exprimer sur l’organisation territoriale de notre pays et nous souhaitons d’ailleurs qu’il se conclue par un référendum. » Message entendu cinq sur cinq par Charles-Ange Ginésy, le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes et par ses homologues, en Gironde, en Loire-Atlantique et dans le Nord. Ils « expriment leur satisfaction et rappellent le rôle essentiel de l’échelon départemental pour garantir la cohésion territoriale et la démocratie de proximité sur leur territoire ». « Décision de bon sens », disent-ils, dans le sillage des métropoles de Nantes, Lille et Bordeaux, déjà sur cette longueur d’onde également. « L’affaiblissement des départements serait un non sens et une erreur politique majeure », précisent-ils. Leur « mission d’action sociale, notamment vers les plus fragiles et les plus démunis, est garante de la cohésion sociale, au moment où se creuse la fracture territoriale ». Il est le deuxième syndicat le plus représentatif de la police nationale, tant au plan départemental que national. Alliance-police nationale change de visage dans les Alpes-Maritimes : Karine Jouglas vient d’en être élue, à l’unanimité, secrétaire départementale. Un changement dans la continuité. Karine Jouglas était jusqu’ici l’adjointe de Laurent Laubry, qui a quitté le bureau d’Alliance 06 pour celui de son organisation référente, l’UD-CFE CGC.
À 45 ans, Karine Jouglas compte, elle aussi, seize ans d’engagement syndical dans la police. Fille de policier, la nouvelle patronne d’Alliance 06 se définit comme « une femme d’engagement, prête à défendre des valeurs humaines et les valeurs qui sont celles de la République ». À défendre, aussi, un « métier très difficile et souvent mis à mal. » Son élection intervient dans un contexte éprouvant pour les forces de l’ordre, le mouvement des « gilets jaunes » venant s’ajouter à des sollicitations déjà multiples. Côté syndical, les élections de décembre dernier ont placé Unité-SGP FO en pôle, dans les Alpes-Maritimes comme en France, devant Alliance.
Forte d’une équipe renouvelée de huit permanents, « fonctionnaires de terrain ayant fait leurs preuves », Karine Jouglas compte insuffler « une nouvelle dynamique ». Elle mise sur « l’expérience solide de chacun pour répondre au mieux aux attentes de nos collègues, pouvoir défendre leurs intérêts, et pallier les injustices et incohérences de l’administration dont ils peuvent être victimes ».