Monaco-Matin

Etudes de médecine : vers la fin du numerus clausus

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Se lancer dans des études de médecine après avoir obtenu une licence de philo ou de littératur­e, cela pourrait bientôt être possible grâce au projet de loi Santé présentée, hier, par Agnès Buzyn en Conseil des ministres.

Un texte qui doit être adopté d’ici à l’été pour réformer en priorité les études de santé et la carte hospitaliè­re mais dont le contenu sera en grande partie précisé par décrets et ordonnance­s, ce qui inquiète certains médecins et élus locaux. Arrivé en Conseil des ministres, ce texte «n’est qu’une brique de la transforma­tion globale du système de santé» promise il y a un an jour pour jour par le Premier ministre Edouard Philippe, a souligné Agnès Buzyn lors des questions au gouverneme­nt à l’Assemblée nationale.

De fait, il traduit une partie des mesures du plan « Ma Santé 2022 », détaillées en septembre par Emmanuel Macron, dont l’emblématiq­ue suppressio­n du numerus clausus et du redoutable concours de fin de première année d’études de santé.

 % de médecins en plus

Un carcan censé disparaîtr­e à la rentrée 2020, ce qui permettra d’« augmenter de 20 % à peu près le nombre de médecins formés », selon la ministre. En 2018, le quota était fixé à 8 205 places. Et surtout, cela mettra fin à un profil trop standardis­é des étudiants. En effet, les facultés de médecine dressent le même constat : leurs élèves ont tous le même profil standard, diplômés d’un bac scientifiq­ue mention bien ou très bien, et issus de catégories sociales supérieure­s. Car il y a de moins en moins d’étudiants boursiers sur les bancs de la fac. Mais le temps est compté : il faut que la loi soit votée avant la rentrée de septembre, pour que les futurs élèves de terminale puissent s’informer via Parcoursup dès l’automne.

Engagé dans une course contre la montre, le gouverneme­nt n’a pas encore précisé comment seront choisis les futurs soignants. «Il y aura toujours une forme de sélection à la fin de la première année », a prévenu Frédérique Vidal. La ministre de l’Enseigneme­nt supérieur a initié, mardi, à Reims un cycle de « concertati­ons délocalisé­es » visant notamment à « préciser les critères de cette sélection », qui ne reposera plus « uniquement sur des batteries de QCM » mais inclura aussi un oral d’admission pour apprécier la « capacité d’empathie ».

Rien ne dit toutefois que les députés auront toutes les cartes en main lorsque le texte arrivera en commission des affaires sociales à partir du 12 mars, avant une discussion en séance sans doute la semaine suivante.

 ??  ?? On ne sait toujours pas par quoi sera remplacée la terrible épreuve car une forme de sélection subsistera pour le passage en deuxième année de médecine. (Photo Cyril Dodergny)
On ne sait toujours pas par quoi sera remplacée la terrible épreuve car une forme de sélection subsistera pour le passage en deuxième année de médecine. (Photo Cyril Dodergny)

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