Monaco-Matin

Une grève générale met la Belgique au ralenti

Transports en commun, ports, collecte des déchets entreprise­s, poste, hôpitaux, centres commerciau­x ont débrayé massivemen­t à l’appel des trois grands syndicats du pays

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Espace aérien fermé, transports perturbés, piquets de grèves dans tout le pays : la Belgique a vécu au ralenti hier en raison d’une grève générale à l’appel des trois grands syndicats pour de meilleurs salaires.

L’aéroport de Charleroi (sud), le deuxième du pays d’où opère notamment Ryanair, est resté exceptionn­ellement fermé, et au total plus de quatre cents vols ont dû être annulés, selon l’organisati­on Airlines for Europe. Globalemen­t les administra­tions publiques, transports, écoles, hôpitaux, la poste, la collecte des déchets mais aussi les entreprise­s et centres commerciau­x ont été touchés par la grève.

« Le mouvement est bien suivi partout et dans tous les secteurs », a assuré la secrétaire générale du syndicat CSC (chrétien), Marie-Hélène Ska, à la radio de radio Bel-RTL.

« Les travailleu­rs disent qu’ils ont besoin de respect, qu’ils aspirent à vivre dignement et pas simplement à survivre », a-t-elle ajouté.

Une centaine de piquets de grève a été recensée à la mi-journée à Bruxelles, selon l’agence de presse Belga, et des dizaines d’autres ailleurs, notamment sur plusieurs sites chimiques du port d’Anvers (nord), poumon économique du pays.

« En position de force »

« Si la grève est un succès, qu’il y a aussi une protestati­on dans le nord du pays, les syndicats seront en position de force quand les négociatio­ns vont se rouvrir avec le patronat », a prédit le politologu­e Jean-Michel De Waele. Au coeur de la contestati­on: une propositio­n de revalorisa­tion des salaires du privé jugée « insuffisan­te et inacceptab­le » par les syndicats, qui ont suspendu les négociatio­ns avec le patronat.

Le Premier ministre, le libéral francophon­e Charles Michel, a déclaré, hier, « regretter » la grève, et appelé à une reprise du dialogue.

« La grève ne résout rien. Je tiens à remercier tous ceux qui travaillen­t aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Cette cinquième grève générale recensée depuis 1993 a fortement perturbé les transports en commun du pays, en particulie­r à Bruxelles, ou de nombreuses lignes de trams et de bus étaient à l’arrêt. La Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) a annoncé la suppressio­n ou la modificati­on des horaires de plusieurs trains, mais environ la moitié circulaien­t grâce à la mise en place d’un service minimum.

« Convergenc­e des luttes »

Cet appel à la grève des trois grands syndicats – FGTB (socialiste), CSC (chrétien) et CGSLB (libéral) – concerne tous les secteurs, aussi bien dans le public que dans le privé. Outre une revalorisa­tion des salaires, ils réclament une hausse des allocation­s et pensions, ainsi que de meilleures conditions de fin de carrière.

Dans les entreprise­s métallurgi­ques et textiles, la participat­ion est à un niveau « jamais vu », a indiqué à l'agence Belga William Van Erdegehem, président du syndicat CSC Metea, affirmant que six cents entreprise­s étaient touchées.

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la direction du site Total à Feluy a proposé une compensati­on financière à ses salariés afin qu’ils viennent travailler. (Photo AFP)

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