Chevaliers ressuscités
Le premier tournoi de béhourd, sport de combat revenu du Moyen Âge a rassemblé hier quelques centaines de curieux, pour cette première en Principauté qui vise à se pérenniser
De la piste aux étoiles à celle des chevaliers en armures… le chapiteau aura fait le grand écart ce mois de février !
L’arène de Fontvieille accueillait en effet hier le premier tournoi de combat médiéval jamais organisé à Monaco. Nom d’usage : Buhurt Prime. Une compétition réunissant les meilleures équipes internationales de béhourd. Ce sport de combat, exhumé du Moyen Âge, était pratiqué à l’époque pour divertir seigneurs et publics friands de ces joutes de chevaliers en armures. En 2019, ces chevaliers contemporains, héritiers des temps médiévaux ont gardé les armures et les armes, même si elles ne sont pas aiguisées, qu’utilisaient leurs aïeux dans la discipline. Et pour les dix équipes en lice hier à Monaco dans cette « ligue des champions du béhourd », tous les coups étaient permis ou presque pour montrer sa suprématie.
Des gladiateurs sur la piste
Finalité du jeu : mettre son adversaire au sol, qui, avec une armure sur le dos oscillant entre 20 à 30 kg, n’a que peu de chance de se relever.
Dans les faits, cela donne des joutes enlevées (chaque match dure une dizaine de minutes) où de grands gaillards claquemurés dans leur seconde peau en titane, cinq contre cinq, s’en donnent à coeur joie et tapent de toutes leurs forces avec haches et lances pour balayer l’adversaire. Le tout avec une énergie de gladiateurs. Il n’est pas rare de voir des étincelles entre les chocs ! Sur la lice, nom donné au terrain où se joue la partie, l’intensité est réelle. « C’est un sport intéressant, qui fait appel à des qualités athlétiques assez fortes » a commenté le prince Albert II, hier, premier spectateur de cette compétition amenée en Principauté par son neveu, Pierre Casiraghi. Pour autant, le souverain ne se verrait pas descendre dans l’arène. « J’ai déjà 60 ans, j’ai passé l’âge, je serais assez vite dépassé par l’intensité » sourit-il. Sur les dix équipes en lice hier, composées d’hommes entre 20 et 40 ans, c’est la bien nommée équipe russe Bayard qui s’est imposée. Atomisant au passage ses compatriotes, les Bear Paw donnés pourtant favoris. Dans le public, les quelques centaines de spectateurs réunis pour cette première ont semblé se piquer au jeu de cet « art martial » à la sauce médiévale. Bonne pioche, le Buhurt Prime devrait s’installer en Principauté, pour une édition annuelle ces trois prochaines années.