Reconnaissance faciale au carnaval : bas les masques !
Durant les réjouissances, la Ville de Nice est autorisée à expérimenter cette fonctionnalité très controversée sur un millier de bénévoles volontaires. Six caméras connectées ouvrent l’oeil
C’est une première. À Nice et en France : durant le carnaval, la Ville de Nice est autorisée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) à expérimenter la reconnaissance faciale sur une partie du périmètre festif et sur mille bénévoles volontaires. Le feu vert de cet organisme national est intervenu vendredi. Hier, le maire, Christian Estrosi, a présenté le dispositif en mairie (1). C’est une société monégasque, Confidentia, qui a mis au point le système Anyvision, adapté et connecté au système de vidéoprotection installé au centre de supervision urbain. « Il s’agit d’une résolution permettant d’analyser en temps réel, en relecture et en différé, approfondit le premier magistrat niçois. En outre, elle fonctionne avec de la très basse résolution et elle prend en compte le vieillissement de la personne : vingt ans plus tard la prise d’une photo, le logiciel est capable de reconnaître quelqu’un. »
Faire évoluer les lois
Concrètement, le périmètre d’action est limité. Le soir du premier corso, il était situé derrière les tribunes de Masséna, près du miroir d’eau, sur la promenade du Paillon. Sur la cinquantaine de caméras du secteur, seulement six participaient à ce test. Une expérimentation qui ne prend pas les gens au dépourvu. En effet, mille bénévoles volontaires ont donné leur autorisation et leur photo pour l’expérimentation et portent un bracelet de reconnaissance. Le reste de la foule qui passe est flouté et exclu de l’expérience. Ce système fonctionne sur la base de trois scénarios possibles. D’abord, faciliter les accès aux portiques par identification du visage. Ensuite, détecter une « personne d’intérêt » au milieu d’une foule à l’aide d’une photo. Enfin, retrouver un individu sur la voie publique.
Le test ne coûte rien. Il est gratuit. À son issue, ses résultats seront présentés aux parlementaires, au gouvernement, à un préfet, Renaud Vedel, en charge d’une mission auprès du Premier ministre sur les évolutions législatives requises pour permettre l’utilisation de ces nouvelles technologies. La Cnil sera également informée. L’intérêt de cette communication ? « Établir un rapport et une proposition de loi pour faire évoluer les lois informatiques et liberté de 1978 et celle sur la vidéosurveillance de 1995, prédit Christian Estrosi. Aujourd’hui, personne ne comprendrait que la médecine n’utilise pas toutes les nouvelles technologies au service de notre santé ! Eh bien, je considère que nous devons utiliser toutes les innovations possibles au service de notre sécurité. »