Monaco-Matin

«Je kiffe »

Prêté au Paris FC (4e de L2) par l’OGC Nice, Romain Perraud s’éclate dans la capitale et joue la montée

- VINCENT MENICHINI

Romain Perraud affole la Ligue . Prêté au Paris FC par le Gym en août dernier, le latéral, auteur de quatre buts et d’une passe décisive en dix-neuf apparition­s, s’impose comme l’une des références à son poste. De belles performanc­es qui ont fait grimper sa cote auprès de quelques clubs de Ligue , qui apprécient sa générosité et ses qualités de percussion. Depuis Paris, entre deux séances d’entraîneme­nt, le natif de Toulouse nous a raconté sa première vraie saison chez les profession­nels. Perraud a les crocs.

Vous ne devez pas regretter ce prêt au Paris FC... Non, pas du tout. Je cherchais à faire une grosse saison en profession­nel. J’ai beaucoup échangé avec mon père et mes agents. On pensait que c’était la meilleure décision à prendre. Le coach Favre m’avait également conseillé d’aller chercher du temps de jeu. J’ai effectué toute la préparatio­n d’avant-saison à Nice, et en août Patrick Vieira m’a dit que je n’aurais pas beaucoup de temps de jeu.

Quelles ont été vos possibilit­és ? Troyes s’est rapproché de moi, mais le PFC s’est montré le plus convaincan­t par l’intermédia­ire de Pierre Dréossi. Tout s’est réglé en deux jours. Je remercie encore le club de la confiance qu’il m’a accordée. Je peux m’exprimer à mon poste de latéral gauche. Je suis tombé dans un groupe très accueillan­t, avec un super coach. Tout s’est vraiment bien goupillé. On a de bons résultats, je prends beaucoup de plaisir.

Quel genre d’entraîneur est Mecha Bazdarevic ? Il est paternalis­te avec ses joueurs. On sent qu’il nous aime. Il nous protège.

L’objectif est de rejoindre le Paris Saint-Germain en Ligue  ? Le premier objectif, c’était le maintien. On peut dire que c’est acté. Maintenant, on veut finir le plus haut possible. Ce serait vraiment pas mal de jouer les barrages. On a très faim. Alors, pourquoi ne pas jouer la montée ?

Avec quatre buts, vous êtes l’un des grands artisans de cette belle saison... C’est l’instinct du buteur ça (rires). J’ai été formé en tant qu’ailier. J’ai toujours eu une bonne frappe. Je tente ma chance de loin quand je peux. Bon, parfois, ça part en tribunes mais il faut tenter, ne rien regretter. Le foot, c’est du plaisir. La Ligue , c’est très formateur. Chaque week-end, c’est la bagarre !

La réussite d’Olivier Boscagli à Nîmes la saison dernière vous avait donné des idées ?

Oui, bien sûr. Il a réalisé une super saison là-bas. Gagner sa place en Ligue , prouver des choses pour revenir plus fort à Nice, c’était l’objectif.

Avez-vous des contacts avec le club depuis votre départ ? Non, aucun. Personne ne m’a appelé. On verra plus tard. J’appartiens à l’OGC Nice, je ne me prends pas la tête. Je kiffe en ce moment. Je ne pense qu’à être performant.

Vous suivez les matchs de l’OGC Nice ? Oui dès que je peux. Quand je suis arrivé à Paris, je n’avais pas encore la télévision. J’étais allé voir Nantes - Nice dans une brasserie, comme un supporter avec un ami.

C’est comment la vie parisienne ? J’étais venu petit avec mes parents mais je découvre réellement cette saison. Je fais un peu le touriste le weekend car on joue souvent le vendredi. Ilyapirequ­ede vivre à Paris...

Quelles sont vos ambitions dans le futur ? Je mets tout en oeuvre pour être le plus performant possible. Footballeu­r profession­nel, c’est mon rêve depuis que je suis tout petit. Je suis parmi les premiers au centre d’entraîneme­nt, je pars souvent en dernier. Les soins, ça fait partie du boulot aussi. Je suis apaisé en dehors, j’ai un cercle d’amis bienveilla­nts, des parents à l’écoute. Tout est réuni pour que je sois épanoui. J’ai très faim. Cette hargne, je l’ai toujours eue en moi et elle peut permettre d’aller le plus haut possible.

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Cette hargne, je l’ai toujours eue.”

L’Euro Espoirs, cet été, est dans un coin de votre tête... La sélection, c’est quelque chose qui me tient à coeur. Mais je pars de loin. Il y a une forte concurrenc­e à mon poste (Maouassa, Ballo-Touré, Niakhaté, Boscagli, Nsoki) .Sij’en suis là aujourd’hui, c’est en partie grâce à mes performanc­es avec l’équipe de France U. A l’époque, je jouais à Colomiers, j’étais le seul joueur d’un club amateur à porter le maillot bleu. Après ça, plein de clubs voulaient me recruter dont le PSG, Monaco, Toulouse, Lorient. J’ai choisi Nice. Le discours de Claude Puel et Manu Pirès nous avait convaincus.

Qui sont vos modèles ? Avant, c’était Eden Hazard mais depuis que je joue latéral, je regarde davantage les performanc­es de Marcelo ou de Jordi Alba. Je suis un grand consommate­ur de matchs de foot. J’aime beaucoup Robertson de Liverpool. Ils vont de l’avant, prennent des risques, c’est aussi ma façon de voir le foot. A Nice, j’ai eu une belle formation. Repartir propre de derrière, jouer au sol, c’est ce qui me plaît.

A Nice, vous avez effectué vos débuts en profession­nel sous les ordres de Lucien Favre (contre Krasnodar, en décembre )... Je lui serai toujours reconnaiss­ant. Tactiqueme­nt, il était assez incroyable. Ça se jouait au centimètre près avec lui. Il me disait que mon corps devait être positionné de telle ou telle façon pour contrôler le ballon. En fin de séance, il pouvait prendre un joueur à part pour faire des ateliers de jongles. Je n’avais jamais connu ça.

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Avec le Gym en Coupe d’Europe.

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