Monaco-Matin

Un homme en colère

Après la défaite à Agen, Mourad Boudjellal, président du RCT, envoie le son et casse des images

- RAPHAËL COIFFIER

Vous avez eu des mots durs après la défaite à Agen... Avant toute chose, je tiens à préciser que le RCT, ce n’est pas moi. Je n’en suis que le président. Il a existé avant moi et il existera après. Mais en tant que président, j’exige que le club soit respecté. En premier lieu par les joueurs. Or, quand je vois le match d’Agen, je me pose des questions. Bien sûr que l’équipe a le droit de perdre des matches. Mais pas de la sorte ! Vous n’avez pas épargné Savea... Vous savez, j’accepte toutes les prétention­s durant des négociatio­ns parce que j’achète le futur. En revanche, je ne suis pas là pour acheter le passé. Les prétention­s, il faut ensuite les justifier. Savea, puisque vous me parlez de lui, c’est le plus gros salaire de toute l’histoire du club. Ce ne serait pas gênant s’il y avait un rendement... Vous lui en avez parlé ? Je lui ai déjà dit en face que je souhaitais qu’il quitte le club. Même s’il a encore un an de contrat. Mais un an ça peut être très long... N’est-ce pas une façon de le piquer au vif ? C’est mon secret. Mais au moins je vois qui a du caractère ou pas. Un vrai compétiteu­r n’accepte pas qu’on lui parle comme ça. Le mal est profond... Je vous le confirme. Il y a comme une absence d’envie de certains joueurs. On a l’impression qu’ils sont encore en vacances ou venus en touristes. Mais on les a ciblés. Je pense même que certains nous ont fait la carré à Agen. C’est grave mais ça arrive. Sauf qu’à Toulon, si tu te comportes de la sorte, ce sera l’enfer pour toi ! En gros, à Toulon, c’est le club Med ! Je crois qu’aujourd’hui certains signent à Toulon pour gagner de l’argent et pas des titres. Ils viennent s’installer dans un petit confort sur la Côte d’Azur. Or, ça ne durera pas ! Il y a donc du pain sur la planche… Je vais remettre ce club à flot. Le remonter au plus haut niveau. Il faudra que je passe par une phase de destructio­n. Un chantier qui ne sera pas très beau à voir. J’ai déjà commencé. Je peux être le meilleur des présidents mais aussi le pire. Et là, ils m’ont réveillé ! L’orage s’annonce… C’est mon boulot. Je le ferai avec déterminat­ion et ce n’est pas pour me déplaire. Et cette mission, je la mènerai avec Patrice Collazo qui est, je le répète, l’homme de la situation. Et côté transferts ? Nous avons dressé la liste des partants et nous avons réalisé de nouveaux transferts que nous annonceron­s bientôt. Avec, cette fois, des contrats basés notamment sur la motivation. Il y aura plus d’une douzaine d’arrivées et des joueurs à fort potentiel. Correspond­ants à un schéma de jeu précis. Mais avant il va falloir éviter le pire… Le mot Pro D n’est pas à exclure. Même si une descente libèrerait des contrats. Sérieuseme­nt, il faut assurer le maintien au plus vite et sauver le club. Éviter de paniquer et d’aller jouer notre saison sur un match de barrage. C’est une année de merde. Je n’étais pas préparé à ça. C’est même la saison la plus dure pour moi. Mais je ne lâcherai rien ! Vous avez échangé avec Patrice Collazo ? Son analyse de la situation est lucide. N’oubliez pas qu’il est un enfant de Toulon et que notre position le touche. Pourtant, selon Chabal, tout est de votre faute… J’ai apprécié sa sortie.

Ses reproches. Je sais désormais, grâce au précurseur du rugby violent qui a fait sa carrière et son beurre dessus - et qui le dénonce aujourd’hui - que tout est de ma faute. Je constate du coup qu’entre le cerveau, la barbe et les cheveux, il a fait son choix… Et votre choix musical pour samedi entre Hell’s Bell et ‘’Je suis bidon’’ ? Surprise. Tout dépendra de la compositio­n de l’équipe. En revanche, je valide les déplacemen­ts en bus ! En attendant le RCT new-look que je promets à nos supporters ainsi qu’à tous ceux qui nous ont enterrés…

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