Board fête ses ans Michel Dotta : «Nous avons l’avantage des relations humaines»
À l’occasion de cet anniversaire, une nouvelle campagne de promotion des atouts de la Principauté est lancée avec trois vidéos. Quelles sont les nouveautés ?
J’ai eu l’idée d’un double message dans ces nouvelles vidéos. Il y a quatre ans, nous mettions en avant la Principauté comme terre d’entrepreneurs, avec huit secteurs équilibrés qui nous permettent de passer les crises de façon moins difficile, à la différence d’autres pays. Cette fois, nous voulions dire que Monaco est une exception à plusieurs titres. Exception politique d’abord, puisque la monarchie constitutionnelle nous met à l’abri d’élections. Le Prince n’a pas d’échéance électorale, il a le temps avec lui. Et ça n’a pas de prix face à d’autres pays où les règles et les lois changent à chaque élection, ce qui ne garantit pas la stabilité à long terme aux investisseurs.
L’autre exception ?
C’est dire que parmi les cités-État, nous sommes également une exception. La plus petite est déjà dix fois plus grande que nous. Notre avantage est que Monaco est à la fois un pays, une capitale et un village. Nous n’avons pas la même dimension que Dubaï, Singapour ou Panama, mais nous avons l’avantage des relations humaines. C’est tellement petit, tout le monde connaît tout le monde facilement. Ici les gens ne sont pas sous pression. C’est un esprit familial qui règne, qui est aussi le reflet de la personnalité du souverain, champion du monde des relations humaines. Au cours des nombreux déplacements que j’ai fait dans le monde avec lui, j’ai pu apprécier cette capacité qu’il possède.
Après vingt ans d’activités, le MEB est arrivé à maturité ?
J’ai une pensée pour les anciens présidents. Michel Pastor, qui a fait le lien avec l’International Chamber of Commerce ; Franck Biancheri, qui a créé le pôle Investissement. Ensuite les chiffres parlent d’euxmêmes. Nos déplacements sont un succès, les rendezvous des adhérents, quatre fois par an, mobilisent en moyenne personnes. Les gens viennent pour parler affaires entre eux, mais pas seulement. Nous observons qu’ils sont contents de se retrouver. Encore une fois, la force des relations humaines.
Quels sont vos souhaits pour la prochaine décennie ?
L’avenir, c’est Guillaume Rose. Comme directeur général exécutif, il mènera une mission pour fédérer les structures monégasques autour de l’économie. En toute honnêteté, nous sommes un peu comme Monsieur Jourdain, car sur les dix-huit opérations que nous avons faites cette année à l’étranger, nous les avons réalisées avec des entités publiques et parapubliques. Il a l’idée de développer ces liens davantage encore, de s’appuyer sur les bureaux de Tourisme à l’étranger de Monaco, ce que je trouve très bien. J’espère aussi qu’il aura les moyens de développer un poste de chargé de relations économiques dédié aux ambassadeurs et aux consuls, important pour nous. Car les diplomates sont demandeurs d’un support économique.
Vous êtes président depuis dix ans, que retenez-vous de cette aventure ?
C’était une très belle aventure, je la poursuis en demeurant président du comité directeur. Ma plus belle satisfaction en tant que président, ce sont les gens qui m’arrêtent dans la rue et me disent « c’est superbe ce que vous faites pour le pays ». On me parle toujours de ça, jamais de loyers (rires). Cela a été la plus importante de toutes mes fonctions, sans comparaison avec le reste.