Brahms pour le prix d’
PRINTEMPS DES ARTS Un week-end marqué par le marathon pianistique du Niçois Philippe Bianconi et la création mondiale d’une oeuvre d’Alexandros Markeas
On aime les défis au Printemps des arts. On raffole des marathons. Le week-end dernier, c’était le pianiste FrançoisFrédéric Guy qui enchaînait en deux jours les cinq concertos de Beethoven. Ce samedi, c’est le pianiste niçois, Philippe Bianconi, qui enchaînera en un seul soir les deux concertos de Brahms. Deux concertos seulement ? Oui, mais chacun dure plus de trois quarts d’heure. Et rarissimes sont les pianistes qui acceptent de les jouer l’un à la suite de l’autre. Cela tient de l’exploit.
Venant de Pologne – le pays de Chopin – où il jouait la semaine dernière, Philippe Bianconi aura eu à peine quelques jours de repos pour préparer son marathon. Il sera accompagné par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction du chef – polonais, précisément – Michal Nesterowicz.
Puis, Philippe Bianconi repartira pour la Salle Gaveau à Paris et pour les ÉtatsUnis. Il est une vedette en Amérique depuis presque quarante ans, après qu’il ait remporté en 1985 les concours internationaux de Cleveland et du Texas. Brahms est, on le sait, l’un des compositeurs phares du Printemps des arts 2019. Mais il y a aussi Beethoven, dont, ce soir vendredi sera poursuivie l’audition des sublimes quatuors à cordes.
« Comme une musique de film »
Le Quatuor Diotima interprétera le monumental 14ème. Quatuor de Beethoven – cette oeuvre dont Schubert disait : « Après cela, que reste-t-il à écrire ? ». C’est cette pièce que les amis de Schubert jouèrent pour lui juste avant sa mort. Beethoven, on le sait, a écrit les « Ruines d’Athènes ». Un compositeur grec contemporain, Alexandros Markeas, vient de lui donner une réplique à sa façon en composant les « Nouvelles ruines d’Athènes ». Alexandros Markeas est le « compositeur en résidence » du Printemps des arts 2019. Il donne, dans le cadre de ce festival, des master-classes aux élèves des écoles de musique de Monaco, Beausoleil, Antibes et Grasse. Quant à ses « Nouvelles ruines d’Athènes », elles seront données en création mondiale ce soir vendredi, en la salle Empire de l’Hôtel de Paris, par le Quatuor Diotima – lors du même concert que le 14ème. quatuor de Beethoven. Commentaire du compositeur sur son oeuvre : « Cette musique est conçue comme une musique de film, comme une promenade lente et douloureuse dans les rues d’une ville meurtrie ». Elle est dédiée à Zak Kostopoulos, militant homosexuel de 33 ans, battu à mort dans le centre d’Athènes en septembre 2018.
Une musique en résonance avec l’histoire contemporaine comme les aime le Printemps des arts. Ce soir, Hôtel de Paris, 20 h 30, demain, Auditorium, 20 h 30. Tarifs : 26 à 35 euros. Rens. 98.06.28.28.