Bardet, pour le plaisir
Pour le plaisir, Romain Bardet a choisi de s’aligner samedi au départ de MilanSanremo, le premier ‘‘monument’’ de la saison cycliste, six ans après une première expérience. Rompre avec la monotonie d’un programme devenu habituel, casser les habitudes, céder à l’attrait des grandes classiques, autant de raisons qui ont poussé le meilleur Français des derniers Tours à opter pour cette traditionnelle course italienne qui inaugure le printemps.
« J’avais envie. Je veux prendre du plaisir », répète l’Auvergnat, qui a déjà davantage brillé dans les courses d’un jour (2e des Strade Bianche et du championnat du monde, 3e de Liège-Bastogne-Liège) que dans les courses par étapes. Avant d’entamer, à partir de mai, l’approche du Tour de France et ses éléments quasi-immuables (stage en montagne en mai, Dauphiné en juin).
« Romain arrive dans sa huitième année chez les pros, la monotonie est pour lui la pire des choses », explique JeanBaptiste Quiclet, son entraîneur qui est aussi le responsable performance de l’équipe AG2R La Mondiale. « Il faut tenir compte de son envie d’innover même si Milan-Sanremo se trouve entre deux courses par étapes avec de la montagne, Paris-Nice et le Tour de Catalogne ».
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L’idée lui avait déjà trotté dans la tête les années passées mais sans concrétisation. Sa seule participation (17e) datait de 2013, une édition exceptionnelle à cause de la neige qui avait provoqué la neutralisation d’une partie de la course et un second départ donné sur le littoral ligure. L’exploit l’an passé de Vincenzo Nibali dans le final de la ‘‘classicissima’’, habituellement plus propice aux sprinteurs, a accéléré le processus. S’il ne possède pas le palmarès du ‘‘Requin de Messine’’, Bardet (28 ans) partage avec son aîné de six ans des caractéristiques (qualités de descendeur, limites dans le sprint, sens de l’attaque, intelligence de course) intéressantes dans l’optique de Sanremo.