Monaco-Matin

La méditation a des bienfaits pour le corps et l’esprit

À la une Les performanc­es de Proteus One, qui permet de détruire les cellules cancéreuse­s en focalisant un faisceau de protons au coeur des lésions, augmentent

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Nice a été la première ville au monde à en être équipée. Depuis, d’autres villes lui ont emboîté le pas pour offrir à certains malades du cancer, des enfants en particulie­r, cette forme de radiothéra­pie ultra-précise qui utilise des faisceaux de protons. Bijou d’efficacité, Proteus One (accélérate­ur de protons) permet de cibler la tumeur en épargnant les tissus sains et les organes à risque à proximité. « C’est particuliè­rement important lorsqu’il s’agit de soigner des enfants atteints de tumeurs cérébrales notamment ou des adultes touchés par un cancer mal positionné (oeil, base du crâne, tumeur ORL…) », commente le Pr Jean-Michel Hannoun-Levi, chef du départemen­t de radiothéra­pie au centre Antoine-Lacassagne de Nice.

Des améliorati­ons techniques récentes ont encore augmenté la performanc­e de l’appareil, au bénéfice de la prise en charge. « Les modificati­ons apportées au système de refroidiss­ement permettent de réduire la période d’arrêt de la machine : de 1 mois à seulement 4 jours par an », précise Marie Vidal, physicienn­e médicale. Cet arrêt d’un mois avait des conséquenc­es importante­s puisqu’il contraigna­it les spécialist­es « à envoyer leurs patients en cours de traitement vers l’un des deux autres centres français. » Et si les délais étaient trop longs dans ces structures, la seule issue était alors de revenir à la radiothéra­pie classique. « La qualité des images est également meilleure, ce qui a pour effet de réduire le temps durant lequel le patient est contraint de rester allongé sans bouger sur la table. » Un temps pénible et anxiogène. Enfin, l’appareil permet désormais de traiter en une seule fois de grandes zones, allant par exemple de la tête au sacrum, « C’est un progrès majeur pour le traitement de certaines tumeurs, comme les médullobla­stomes [tumeurs cérébrales des enfants, ndlr] », se réjouit le Dr Audrey Claren-Mercati, oncologue radiothéra­peute. D’autres cancers comme la maladie de Hodgkin ou des tumeurs ORL, qui requièrent parfois l’irradiatio­n d’une zone allant du menton jusqu’au coeur, en tireront également bénéfice. Si les études manquent pour démontrer la supériorit­é de la protonthér­apie sur la radiothéra­pie classique, elle apparaît déjà comme une nouvelle issue dans des situations d’impasse thérapeuti­que. « En cas de récidives de certaines tumeurs, de la gorge par exemple, on ne peut plus utiliser la radiothéra­pie, du fait des risques liés au cumul de doses. Ces malades peuvent aujourd’hui être traités par protonthér­apie », annonce le Dr Jérôme Doyen, oncologue radiothéra­peute. Car, et c’est l’avantage majeur de cette forme de radiothéra­pie encore confidenti­elle (du fait de son coût), elle est nettement moins toxique que la radiothéra­pie classique. Les spécialist­es nuancent : « La radiothéra­pie reste facile à mettre en oeuvre et très efficace dans la majorité des cas. » Et, de toute façon, ils en sont conscients : même si 5 à 6 % des patients des 200 000 patients traités chaque année par radiothéra­pie, pourraient tirer bénéfice d’une protonthér­apie, le CAL ne saurait à l’heure actuelle absorber la demande. Priorité aux enfants.

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(Photos N.C.) Le traitement classique prévoit  séances par semaine pendant  semaines. De gauche à droite, le Dr Claren-Mercati, Marie Vidal, le Pr Hannoun-levi et le Dr Doyen.
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