La méditation a des bienfaits pour le corps et l’esprit
À la une Les performances de Proteus One, qui permet de détruire les cellules cancéreuses en focalisant un faisceau de protons au coeur des lésions, augmentent
Nice a été la première ville au monde à en être équipée. Depuis, d’autres villes lui ont emboîté le pas pour offrir à certains malades du cancer, des enfants en particulier, cette forme de radiothérapie ultra-précise qui utilise des faisceaux de protons. Bijou d’efficacité, Proteus One (accélérateur de protons) permet de cibler la tumeur en épargnant les tissus sains et les organes à risque à proximité. « C’est particulièrement important lorsqu’il s’agit de soigner des enfants atteints de tumeurs cérébrales notamment ou des adultes touchés par un cancer mal positionné (oeil, base du crâne, tumeur ORL…) », commente le Pr Jean-Michel Hannoun-Levi, chef du département de radiothérapie au centre Antoine-Lacassagne de Nice.
Des améliorations techniques récentes ont encore augmenté la performance de l’appareil, au bénéfice de la prise en charge. « Les modifications apportées au système de refroidissement permettent de réduire la période d’arrêt de la machine : de 1 mois à seulement 4 jours par an », précise Marie Vidal, physicienne médicale. Cet arrêt d’un mois avait des conséquences importantes puisqu’il contraignait les spécialistes « à envoyer leurs patients en cours de traitement vers l’un des deux autres centres français. » Et si les délais étaient trop longs dans ces structures, la seule issue était alors de revenir à la radiothérapie classique. « La qualité des images est également meilleure, ce qui a pour effet de réduire le temps durant lequel le patient est contraint de rester allongé sans bouger sur la table. » Un temps pénible et anxiogène. Enfin, l’appareil permet désormais de traiter en une seule fois de grandes zones, allant par exemple de la tête au sacrum, « C’est un progrès majeur pour le traitement de certaines tumeurs, comme les médulloblastomes [tumeurs cérébrales des enfants, ndlr] », se réjouit le Dr Audrey Claren-Mercati, oncologue radiothérapeute. D’autres cancers comme la maladie de Hodgkin ou des tumeurs ORL, qui requièrent parfois l’irradiation d’une zone allant du menton jusqu’au coeur, en tireront également bénéfice. Si les études manquent pour démontrer la supériorité de la protonthérapie sur la radiothérapie classique, elle apparaît déjà comme une nouvelle issue dans des situations d’impasse thérapeutique. « En cas de récidives de certaines tumeurs, de la gorge par exemple, on ne peut plus utiliser la radiothérapie, du fait des risques liés au cumul de doses. Ces malades peuvent aujourd’hui être traités par protonthérapie », annonce le Dr Jérôme Doyen, oncologue radiothérapeute. Car, et c’est l’avantage majeur de cette forme de radiothérapie encore confidentielle (du fait de son coût), elle est nettement moins toxique que la radiothérapie classique. Les spécialistes nuancent : « La radiothérapie reste facile à mettre en oeuvre et très efficace dans la majorité des cas. » Et, de toute façon, ils en sont conscients : même si 5 à 6 % des patients des 200 000 patients traités chaque année par radiothérapie, pourraient tirer bénéfice d’une protonthérapie, le CAL ne saurait à l’heure actuelle absorber la demande. Priorité aux enfants.