Monaco-Matin

Politiquem­ent Indiscret

- Philippe Scemama, Lionnel Luca David Nakache, Sélection : F. M.

« Après  mois de manifestat­ions, plusieurs semaines de saccages et de pillages, dans n’importe quel pays au monde la personne en charge du maintient de l’ordre aurait sauté. Mais en France on préfère laisser une ème chance à @CCastaner ! » cadre niçois du RN, lundi,  h .

« Dans la réaction bruyante de l’Exécutif et de sa majorité pour discrédite­r le Sénat, voyons

- une action cynique de com à visée anesthésia­nte d’opinion publique

- une ignorance chez certains du rôle du parlement

- une pression anormale en démocratie sur un contre-pouvoir légitime » David Lisnard, maire LR de Cannes, jeudi,  h .

« La Côte d’Azur va accueillir le chef de la plus grande dictature du monde et les responsabl­es politiques s’afficher à ses côtés avec l’obséquiosi­té d’un pays dominé... ça fera de belles images pour l’histoire comme en d’autres périodes passées... »

,maireLR de Villeneuve-Loubet, vendredi,  h .

« @ECiotti et @OlivierBet­tati paradaient en #giletsjaun­es il y a quelques semaines. Maintenant ils exigent l’interdicti­on de manifester. J’espère que les #giletsjaun­es qui ont pu croire un instant que ces  là partageaie­nt leur attente de plus de justice sociale vont s’en souvenir » Robert Injey, cadre niçois du PCF, vendredi,  h .

« Les Gilets Jaunes niçois ont toujours défilé pacifiquem­ent. Le dispositif sécuritair­e est totalement disproport­ionné et les arrestatio­ns place Garibaldi auraient pu être évitées. » président niçois de Tous citoyens !, hier,  h . Les tweets sont reproduits tels que publiés par leurs auteurs.

Roose sur la liste d’EELV

L’Alliance écologiste indépendan­te, codirigée par l’Azuréen Jean-Marc Governator­i, a trouvé un accord avec Europe Ecologie - Les Verts pour les Européenne­s. Trois membres de l’AEI figureront ainsi sur la liste conduite par Yannick Jadot, dont deux en position potentiell­ement éligible, Salima Yenbou à la e place et la Villeneuvo­ise Caroline Roose en

e position. Jean-Marc Governator­i sera quant à lui « le référent végétarien de la liste », sans figurer sur celle-ci.

« L’intérêt est de réunir les deux premiers mouvements écologiste­s pour que l’écologie réalise un gros score et fasse élire des députés différents », note-t-il. Dans le même temps, Jean-Marc Governator­i se tient toujours prêt à être la caution financière des « gilets jaunes », « s’ils se mettent d’accord pour présenter une liste dans le calme ».

Roussel passe au rugby

Membre de l’équipe de football de l’Assemblée nationale, le député niçois Cédric Roussel lui a fait une petite infidélité. Le temps du Tournoi des VI Nations, il a en effet évolué au sein du XV de l’Assemblée, au poste de trois-quarts. Résultat : une victoire en Angleterre, une autre face à l’Ecosse à Paris et une défaite en Irlande. Cette incursion dans le monde du rugby a notamment permis à Cédric Roussel de côtoyer de plus près l’insoumis Alexis Corbière ou le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, dont il siège d’ordinaire éloigné dans l’hémicycle.

■ RN : Tivoli « constructi­f mais sans concession »

Au conseil régional, le Rassemblem­ent national se targue de mener «une opposition constructi­ve mais sans concession », dixit son responsabl­e azuréen Lionel Tivoli. Ce dernier indique ainsi que son parti a approuvé l’engagement de   euros en faveur du Gérontopôl­e Sud, « dans une région où, en , la population âgée de plus de  ans atteindra un million de personnes », l’appel à projets Santé publique Sud, le soutien financier aux étudiants qui souhaitent profiter d’une mobilité internatio­nale ou encore une subvention de   euros en faveur de Sciences Po de Menton. Le RN s’est, en revanche, opposé à l’attributio­n de , millions pour l’Institut méditerran­éen du risque et de l’environnem­ent, dont le nouveau bâtiment est en chantier à l’entrée de la plaine du Var à Nice-Ouest.

« Le projet, cofinancé par la Région, devait avoir un coût de , millions. La Région se rend compte que ce sera finalement , millions. On ne joue pas au Monopoly avec l’argent du contribuab­le ! », s’émeut Lionel Tivoli.

■ Michèle Tabarot planche sur le handicap à l’école

Michèle Tabarot, députée LR, va siéger au sein de la commission d’enquête parlementa­ire sur l’inclusion des élèves en situation de handicap, installée à l’Assemblée nationale.

« Quatorze ans après l’adoption de la grande loi sur le handicap de , des progrès ont certes été enregistré­s, avec par exemple le triplement en dix ans du nombre d’enfants scolarisés en milieu dit ordinaire, mais des difficulté­s réelles subsistent. L’écart reste souvent important entre les grands principes posés par la loi et le vécu des familles et de leurs enfants, avec des moyens insuffisan­ts, des accompagna­nts trop peu nombreux et en situation de précarité, des parcours administra­tifs complexes », souligne l’élue. Cette commission d’enquête devra permettre, espère-t-elle, « de dresser un état des lieux exhaustif de toutes les difficulté­s, afin de porter des propositio­ns fortes pour engager une nouvelle étape en faveur de l’inclusion des élèves dans les écoles et les université­s de la République ».

■ Cael et une délégation du  au congrès du MRSL

Le congrès du Mouvement radical, social et libéral s’est tenu à Paris. Ce nouveau parti a élu à sa tête Laurent Hénart, maire de Nancy. Lancé après la présidenti­elle, le MRSL devait fusionner les radicaux valoisiens et les radicaux de gauche. L’entreprise a largement tourné court, la plupart des radicaux de gauche, à commencer par leur ancienne présidente, Sylvia Pinel, ayant repris leur indépendan­ce, le  mars. Patrick Mottard, leader du PRG azuréen, a suivi cette voie. Pour les Alpes-Maritimes, c’est donc une délégation conduite par Hervé Cael, émanation du Parti radical valoisien, qui s’est rendue au congrès du MRSL. Pour s’y inscrire dans la volonté d’une « Europe qui propose une politique forte en matière de migration et de droit d’asile, d’industrie, de formation ou encore de développem­ent durable ». En vue des européenne­s, a été acté

« non un ralliement à une liste LREM, mais le principe de participat­ion à une liste de rassemblem­ent des pro-européens dépassant les divergence­s nationales ». Au registre du Grand Débat, ont été suggérées une décentrali­sation plus franche, une transition écologique assortie d’un soutien au pouvoir d’achat, une défense intransige­ante de la loi de  face aux offensives extrémiste­s… « A enfin été réaffirmée l’indépendan­ce de notre formation en vue des élections locales, sur la base d’une stratégie qui sera examinée en liaison avec les départemen­ts », indique Hervé Cael.

■ Mineurs : Dumas regrette la validation des tests osseux

Cécile Dumas, responsabl­e des questions migratoire­s au bureau national du Parti communiste, regrette la validation des tests osseux par le Conseil constituti­onnel, « dans une période où des centaines de mineurs isolés sont livrés à eux-mêmes, en dépit de l’obligation de mise à l’abri ».

L’élue antiboise d’expliquer :

« Une large majorité de scientifiq­ues affirment depuis un certain temps que le test osseux n’est pas fiable pour déterminer l’âge d’un mineur, en particulie­r à l’adolescenc­e. Comment peut-on croire que l’intérêt supérieur de l’enfant, posé comme un principe intangible, sera donc respecté alors que le Conseil constituti­onnel autorise un geste réputé non fiable, souvent utilisé pour expulser ? L’intérêt supérieur de l’enfant sera respecté quand la France acceptera, en cas de doute sur l’âge, le principe de la présomptio­n de minorité. La France doit se souvenir qu’elle est signataire de la Convention internatio­nale des droits de l’enfant. » Elle pointe ainsi la nécessité de

« réorienter les politiques d’accueil des mineurs isolés en appliquant le droit internatio­nal et en favorisant des financemen­ts Départemen­t/Etat/Europe, pour permettre un accueil digne et un accès aux droits élémentair­es à tous les mineurs arrivant dans notre pays ».

■ Mottard défend l’idée d’un Sénat modernisé

Patrick Mottard, leader du PRG , poursuit sa traque des lieux communs. La suppressio­n du Sénat, suggestion populaire, serait à ses yeux une lourde erreur. Outre le gage d’équilibre démocratiq­ue que constitue le bicamérism­e, il juge de surcroît que

« dans la Ve République, le rôle du Sénat est encore plus crucial car il est souvent le seul contre-pouvoir à un Président omnipotent. Ainsi, face au Général de Gaulle au sommet de sa puissance, seul le Sénat du radical Gaston Monnervill­e a apporté une respiratio­n démocratiq­ue au régime. Les ‘‘gilets jaunes’’, qui fustigent la toute-puissance d’Emmanuel Macron, inscrivent ainsi dans leurs priorités la suppressio­n du seul vrai contre-pouvoir à celui-ci, l’affaire Benalla le démontre ». Conclusion : « Ce qu’il faut, ce n’est pas supprimer le Sénat mais le réformer en profondeur. Les sénateurs pourraient être élus à la proportion­nelle, ce qui aurait l’avantage de donner plus de justice arithmétiq­ue à notre République, sans remettre en cause le nécessaire scrutin majoritair­e pour l’élection des députés. Autre réforme indispensa­ble : autoriser le Sénat à mettre en cause la responsabi­lité de l’exécutif à certains moments ou dans certaines matières. »

TH. P.

Le mouton à cinq pattes n’existe pas. Pour le fun, je me suis toutefois attelé (on s’amuse comme on peut) à lister les qualités indispensa­bles à un bon élu, disons un maire pour ne pas parler dans le vide. Le b.a.-ba d’abord, qui ne tolère aucune discussion : il doit être faroucheme­nt intègre et indépendan­t, parcimonie­ux dans l’usage des deniers publics sans pour autant être chiche, bref capable d’investir à bon escient. L’air du temps réclame ensuite des édiles « à l’écoute ». Consulter, entendre, voire faire son autocritiq­ue, est bien sûr nécessaire. Mais un chef, c’est quand même de cela qu’il s’agit, ne saurait se contenter, sous couvert de démocratie, d’être un aspirateur à idées. J’attends, pour ma part, qu’il ait du bagage et des desseins clairs, une vision. Ça n’oblige en rien à sortir de l’ENA mais, a minima, à avoir connu autre chose que la politique et à ne pas tomber du berceau. Reste la question du cumul, moins évidente qu’il n’y paraît : un simple député est aujourd’hui coupé de la gestion locale. Mais un maire de grande ville ne peut décemment exercer ce mandat qu’à temps complet. Un compromis consistera­it à permettre le cumul aux seuls maires de communes modestes. Avec le risque, dans ce cas, d’une surreprése­ntation rurale à l’Assemblée. Ça y est, j’ai chopé mal à la tête !

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La délégation azuréenne du MRSL, conduite par Hervé Cael, autour de Laurent Hénart. (DR)

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