Monaco-Matin

MILAN - SANREMO Le jour de gloire

Le Français Julian Alaphilipp­e a assumé son statut de favori pour remporter en véritable patron son premier “monument” après 291 km de course

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Son premier "monument" ! Le Français Julian Alaphilipp­e (Deceuninck) a remporté hier la 110e édition de Milan-Sanremo, la première grande classique de la saison. Alaphilipp­e, 26 ans, a réglé au sprint un petit groupe en conclusion des 291 kilomètres de la plus longue classique de l'année, ensoleillé­e de bout en bout. L'Auvergnat, l'homme fort de ce début de saison, a signé sa septième victoire en 2019, après notamment les Strade Bianche début mars et deux étapes de Tirreno-Adriatico. La deuxième aussi d'un coureur français à Sanremo au XXIe siècle, après celle d'Arnaud Démare en 2016.

Sur la ligne, Alaphilipp­e a devancé le Belge Oliver Naesen, le Polonais Michal Kwiatkowsk­i et le Slovaque Peter Sagan.

En 2017, "Alaf" avait joué la victoire sur la Via Roma, l'arrivée mythique de la Primavera. Mais il s'était alors incliné derrière Kwiatkowsk­i et Sagan.

Deux ans plus tard, le puncheur originaire de Montluçon a pris une autre dimension. Il a transformé les places d'honneur en victoires pour gagner notamment l'an passé deux étapes du Tour de France, décrocher le maillot de meilleur grimpeur, et se faire un palmarès dans les classiques (Flèche Wallonne, Clasica San Sebastian).

« Je pensais surtout à ne pas faire d’erreur »

Il lui restait à gagner une très grande course, l'un des cinq monuments du cyclisme. Favori au départ de Milan, il a justifié son statut au terme de cette journée maîtrisée par son équipe Deceuninck, la numéro un des classiques.

« J'étais protégé, l'équipe avait entièremen­t confiance en moi », a déclaré le Français. « On a durci la course. Au sprint, je pensais surtout à ne pas faire d'erreur ». Dans le sprint, Alaphilipp­e a déboîté du sillage du Slovène Matej Mohoric, avant les 200 derniers mètres. « Quand j'ai vu Mohoric partir, je me suis dit “c'est maintenant ou jamais”», a raconté le vainqueur de la classiciss­ima qui a pu lever les bras avant de franchir la ligne. Avant ce final à suspense, une échappée de dix coureurs, représenta­nt des équipes de deuxième division invitées par les organisate­urs, a ouvert la route dès la sortie de Milan. Elle a tenu bon jusqu'après la zone des capi, les petites collines escaladées à l'entrée de la dernière heure de course. L'Italien Fausto Masnada, en tête sur près de... 260 kilomètres, a insisté jusqu'à la Cipressa, l'avantderni­er obstacle qui est aussi le plus sélectif du parcours sur le littoral. La côte, grimpée au train, a provoqué moins de sélection que la descente mais le peloton s'est ensuite recomposé sur la via Aurelia, la route du littoral,

derrière l'Italien Niccolo Bonifazio.

« Tout est rentré dans l’ordre »

Dans le Poggio, la dernière montée, l'équipe d'Alaphilipp­e (Stybar, Gilbert) a dicté l'allure avant que le Français provoque une échappée royale (avec Sagan, Valverde, Kwiatkowsk­i, Naesen, Van Aert, Trentin).

Le groupe a basculé au sommet avec une poignée de secondes d'avance. Faute d'entente, le groupe a permis le retour d'autres coureurs dans la descente et sur le plat. Mais nul n'a pu sortir ensuite dans les rues de Sanremo, malgré une tentative de l'Italien Matteo Trentin neutralisé­e par le Néerlandai­s Wout Van Aert.

« J'ai essayé de faire la sélection dans le Poggio. Dans le groupe, il y avait des coureurs très forts, Trentin était à surveiller mais finalement tout est rentré dans l'ordre », a commenté Alaphilipp­e, heureux après sa 25e victoire, la plus importante de sa carrière.

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(Photo AFP) Julian Alaphilipp­e a battu Sagan et Kwiatkowsk­i sur la Via Roma.

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