Macron, le président chinois et des bouchons monstres
Les visites de Xi Jinping et du couple présidentiel français ont provoqué, toute la journée d’hier, de considérables perturbations sur les routes de la Côte d’Azur
Fermetures de l’autoroute A8 en série, routes coupées et bouchons sans fin : la rencontre des présidents Macron et Xi Jinping a semé une pagaille monstre sur les routes de la Côte d’Azur, hier. On ne comptait plus les témoignages d’automobilistes excédés et hallucinés, de voyageurs qui avaient failli rater leur avion, d’Azuréens furibards d’avoir été pris au piège d’interdictions de circuler qui n’avaient pas été précisément annoncées. Selon les arrêtés pris par le préfet Georges-François Leclerc vendredi dernier, la promenade des Anglais devait être fermée, entre l’aéroport et la colline du Château, entre samedi 22 heures et aujourd’hui à la mi-journée. Des restrictions de circulation importantes devaient toucher également la principauté de Monaco. Loin, très loin, du scénario de quasi-paralysie vécu hier…
Deux heures et demie pour faire Cannes-Nice
L’A8 a été fermée à quatre reprises dans la journée, au fil des allées et venues des présidents. Xi Jinping rentre de Monaco : fermeture. Le couple Macron atterrit à l’aéroport : bouclage du secteur. Et rebelote, fermeture, réouverture… A en perdre son mandarin… Danielle a mis plus de deux heures et demie à rallier Cannes et Nice où elle travaille, un périple. «Je suis entrée sur l’autoroute à la Bocca vers 14 heures. Les ralentissements ont commencé au niveau de l’aire des Bréguières. Au péage d’Antibes, ils bloquaient l’accès à Nice et faisaient sortir les voitures à Antibes. Puis, ils ont mis en place un filtrage », témoigne-t-elle. « Quand ils ont rouvert totalement, il y avait des bouchons gigantesques. Le temps que j’arrive, ils ont fermé la sortie de Saint-Laurent. Vers 16 heures, ils ont aussi fermé le bord de mer. Selon Vinci Autoroutes, c’était pour laisser passer le président chinois ! L’autoroute a de nouveau été fermée pendant 20 minutes ». Bref, Danielle a fini par arriver au boulot, essorée. Robert, qui travaille à Nice, a eu la mauvaise idée d’aller déjeuner en famille à Villeneuve-Loubet. Pour rejoindre le bureau, il a fini par rentrer à pied, après avoir mis « 1 h 10 pour faire Villeneuve-Loubet - Cagnes en voiture ».
En chemin, il a croisé « des gens en galère pour prendre leur avion : ils paniquaient, les forces de l’ordre avaient bouclé le secteur de l’aéroport et interdisaient même aux piétons de passer. Devant la colère qui enflait, les policiers se sont toutefois montrés compréhensifs et ont finalement permis aux piétons de passer en marchant côté Nationale 7 ». La voie Mathis aussi a surchauffé : au Les mots manquent pour dire la colère suscitée par tant de mépris à l’égard du vulgum pecus !
Des dizaines de voyageurs ont, hier, raté leur avion. Des milliers d’autres ont passé des heures dans les bouchons, osant à peine ouvrir leurs vitres, tant l’air exhalait une pollution toute pékinoise. Tout cela, pour permettre aux présidents chinois et français d’atterrir et circuler sans encombre. A quel siècle vit-on donc ? Une Niçoise en mode cocotte-minute, qui a renoncé illico à conduire son fils au collège ce matin, par crainte d’un nouveau calvaire routier, résumait sans fard la situation :
« Je ne suis pas du tout ‘‘gilet jaune’’. Mais là, je finis par les comprendre. » Qui sème le vent…
plus fort des embouteillages, les panneaux lumineux indiquaient 27 minutes pour aller de la sortie des Bosquets à la sortie Grinda. La circulation restait extrêmement compliquée hier soir à Nice et bien au-delà.