Monaco-Matin

Le rôle des fan messengers confirmé cette année

Ils remplacent les grid girls, dont le patron de la Formule 1 ne voulait plus. Retour sur un buzz mondial qui a démontré les capacités d’adaptation de l’Automobile Club de Monaco

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Voilà un sujet qui en avait fait couler de l’encre. Qui avait affolé les pixels (et qui a été oublié aussi vite). Nous sommes début 2018 et Liberty Media, le nouveau grand patron de la F1, décide qu’il n’y aura plus de grid girls. Fini. Ciao. Plus de petites mesdemoise­lles sur le bitume.

Il faut dire qu’en période de #balanceton­porc et autre joyeusetés drainées par l’affaire Weinstein, l’entreprise américaine, qui fait dorénavant la pluie et le beau temps, suit une logique… tout américaine. C’est donc décidé, on n’utilise plus le corps de ces dames, aussi élégamment vêtues soientelle­s, pour promouvoir à même leur peau l’horloger Tag Heuer et apporter quelques grammes de finesses dans ce monde de brutes.

Pas de panique

On en parle partout, de New York à Auckland, de Londres à Buenos Aires, et sur tous les terminaux numériques de la planète. Certains pilotes montent dans les tours, quitte à frôler la sortie de route. Mais la décision est prise.

C’était sans compter sur le pouvoir de persuasion des autorités automobile­s locales en matière de bon goût. Michel Boeri, président de l’Automobile Club de Monaco, confiait dans nos colonnes : « On n'a pas de vrais problèmes avec Liberty, si ce n'est cette histoire avec les “grid girls”. Ils ont d'ailleurs entendu nos arguments. Les filles seront là, sans pancarte. Elles sont jolies et les caméras continuero­nt de faire des gros plans sur elles. » Badaboum et saperlipop­ette, les Américains peuvent bien penser ce qu’ils veulent, ici on fait comme on l’entend. Tollé dans la presse mondiale : Monaco défie Liberty Media. Voilà un cruel manque de subtilité dans l’analyse : disons plutôt que Monaco trouve le moyen d’arriver à ses fins. Et ça ne passe pas forcément par le défi. Les grid girls seront accompagné­es de jeunes hommes et tous deviendron­t donc des « fan messengers ». Exit les panneaux chiffrés, place aux panneaux en forme de bulle de bande dessinée, ornée de messages sélectionn­és, à l’intention des pilotes.

Spectateur gagnant

Un dispositif reconduit cette année, et qui semble donc appelé à se pérenniser. Vingt filles et vingt garçons seront présents sur la ligne de départ pour porter un message d’encouragem­ent à chaque pilote.

Entre le 13 et le 16 mai derniers, l’Automobile Club de Monaco, Formula One et Tag Heuer ont mené une campagne à l’aide d’une vidéo promotionn­elle pour offrir aux internaute­s la possibilit­é d’adresser un message à leur pilote favori. Un message sera sélectionn­é pour chaque pilote, et lui sera remis avant le départ, et visible sur écran géant. L’auteur de chaque message recevra une casquette dédicacée par le pilote. Ou comment une nouvelle réglementa­tion a fait naître un nouveau dispositif favorable aux spectateur­s. Show must go on.

 ??  ?? Les jeunes femmes, mais aussi de jeunes hommes, sont désormais chargées de remettre aux pilotes un message d’encouragem­ent sélectionn­é sur les réseaux sociaux. (Photos archives Cyril Dodergny)
Les jeunes femmes, mais aussi de jeunes hommes, sont désormais chargées de remettre aux pilotes un message d’encouragem­ent sélectionn­é sur les réseaux sociaux. (Photos archives Cyril Dodergny)
 ??  ?? L’élégance des modèles a sans doute contribué à leur maintien, malgré la politique générale en vigueur.
L’élégance des modèles a sans doute contribué à leur maintien, malgré la politique générale en vigueur.
 ??  ?? Choisis dans des écoles de mannequins, ils contribuen­t à l’image du Grand Prix de Monaco.
Choisis dans des écoles de mannequins, ils contribuen­t à l’image du Grand Prix de Monaco.
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