La marche pour le climat de samedi n’aura pas lieu
Après le succès de leur première mobilisation pour l’environnement, les écolos du Mentonnais souhaitaient réitérer. Mais pour des raisons de sécurité, la manifestation n’a pas été autorisée
De quoi en faire voir de toutes les couleurs aux sympathisants Verts. Répondant à l’appel des citoyens européens soucieux de l’environnement, des Mentonnais souhaitaient organiser une « Marche du climat » dans leur ville, demain. Forts du succès (inespéré) de leur première mobilisation, qui avait réuni, en mars, quelque trois cents participants. Tous les feux paraissaient être au vert… jusqu’à ce que le carton rouge ne tombe. La marche sera finalement interdite.
En cause, notamment : le Grand prix de Monaco, qui monopolisera l’attention des forces de l’ordre. Pour l’un des organisateurs, Laurent Lanquar, secrétaire départemental des écologistes dans les Alpes-Maritimes – même s’il tient à rappeler que la mobilisation se veut apolitique – l’annonce a tout d’une douche froide.
« Symbole terrible »
« Même si ce n’est pas volontaire, le symbole est terrible : la marche ne pourra pas avoir lieu en raison d’un événement anti climatique et anti environnemental par excellence », regrette-t-il. Expliquant avoir eu l’intention d’organiser ce défilé le matin, de manière à ce que les manifestants puissent ensuite converger vers Nice, où une mobilisation départementale est prévue l’aprèsmidi.
« C’était une manière d’envoyer un signal pour les Européennes : samedi je marche, dimanche je vote. L’idée, c’est de dire que les citoyens sont prêts, eux, à avancer sur ces questions ».
Laurent Lanquar comprend d’autant moins l’interdiction que la première « marche » avait obtenu de très bons retours. Tant de la population que des autorités, satisfaites qu’aucune violence n’ait gâché la fête. « Nous étions prêts à nous adapter, la dernière fois nous avions déjà accepté de raccourcir le parcours. On pouvait même se placer sur les jardins Biovès, où il n’y a pas de circulation… », embraie le militant. Rappelant que le département – qui ne dispose encore d’aucun Plan climat – mériterait de se pencher sur quatre thématiques environnementales : les transports (doux), les énergies (renouvelables), les logements (et leur isolation), l’autonomie alimentaire.
De son côté, le commissaire de police de Menton, Frédéric Le Pollozec, voit les priorités ailleurs. «La dernière fois, la marche avait pu se faire sans problème : nous avions de la ressource. Mais là, les effectifs sont épuisés, avec les manifs des gilets jaunes et les événements culturels et sportifs de ces derniers week-ends. Nous ne sommes pas en capacité d’encadrer la manifestation », résume-t-il. Appelant à être « raisonnable ». Soulignant que ses agents seront également mobilisés sur les élections, en vue d’assurer une « surveillance étroite et dynamique des bureaux de vote ». Dans le cadre du Grand Prix, il leur incombera de sécuriser les abords de Monaco, du côté de Beausoleil et de Roquebrune.
Pas assez de renforts
« Et dans le cas où il y aurait un plan rouge – aussi appelé Plan Orsec, et destiné à porter secours à de nombreuses victimes concentrées en un même lieu – nous avons besoin d’effectifs susceptibles d’intervenir. On nous demande tout le temps de renforcer, mais pour nos besoins, il y a peu de renforts disponibles », indique le responsable. Jugeant que le week-end est mal choisi. Qu’une marche pourrait se dérouler à un autre moment.
« On était en pleine dynamique nationale, dans deux semaines ce ne sera plus la même chose… », lâche Laurent Lanquar. Conscient que l’occasion était belle pour remobiliser les Mentonnais. « Ça a clairement douché la dynamique à l’est. On va essayer de rebondir, mais ça nous a coupé les jambes », conclutil. Les défenseurs de la cause environnementale pourront malgré tout faire entendre leur voix dès 15 h sur la place Garibaldi, dans la capitale azuréenne.