Monaco-Matin

JOURNÉE) / NICE - MONACE À H Une affaire de famille

Distants de 20 kilomètres, Nice et Monaco ont également eu le bonheur de voir de nombreux joueurs porter les deux maillots. L’histoire du football azuréen en quelque sorte...

- MATHIEU FAURE

Ils sont près de cinquante à avoir porté les deux maillots. Ils forment une caste à part. Comme une fraternité. A l’Allianz Rivieira, vendredi, Allan Saint-Maximin en sera le digne représenta­nt. Mine de rien, c’est particulie­r de porter le maillot de deux clubs si proches géographiq­uement et que pourtant tout oppose. Un derby, c’est le moment fort d’une saison. Une relation d’amour-haine particuliè­re. Un match à ne pas manquer.

On se souvient du premier derby de Saint-Maximim sous le maillot du Gym. Le joueur avait éclaboussé le match de son talent, comme poussé par une folle envie de montrer à ses anciens coéquipier­s ainsi qu’à son coach Leonardo Jardim ce qu’il avait dans le bide. Quand il était sur le banc de l’AS Monaco, où il a été formé, Thierry Henry avait parfaiteme­nt résumé l’esprit du derby de la Côte d’Azur. « Non, ce n’est pas bon enfant, vous ne pouvez pas dire ça à un supporter de Nice ou à un supporter de Monaco. Je suis désolé, ce n’est pas bon enfant. Ce n’est pas bon enfant. On n’est pas supposé s’aimer. Ce n’est pas une attaque, ce n’est pas méchant, mais je ne peux pas vous dire que c’est bon enfant. Ça n’a jamais été bon enfant et ça ne sera jamais bon enfant. Peu importe le niveau, D2, D3, qui est qui, qui est quoi, ce-n’est-passupposé-être-bon-enfant. C’est un fait. Moi je ne suis pas né ici, mais j’ai été formé ici, j’ai été formé à ne pas aimer Nice et Cannes. »

Malgré cette rivalité, ils sont nombreux à s’être aventurés des deux côtés de la frontière, le plus emblématiq­ue étant sans doute Daniel Bravo. Le « Petit prince » a été formé à Nice avant de tenter l’aventure monégasque pour finalement revenir, par deux fois, du côté du Ray. Briller dans

chaque équipe, ce n’est pas évident. Claude Puel peut se vanter d’avoir réussi ce pari... sur le banc de touche des deux équipes. Le banc de touche, c’est là qu’André Amitrano, entraîneur des gardiens de l’ASM depuis 2009, va vivre son derby. « Dédé », c’est le plus azuréen des personnage­s qui gravitent autour du derby puisqu’il a été formé à Monaco avant d’exploser à Nice pour finalement tirer sa révérence à Cannes. Figure locale incontourn­able, Amitrano fait partie de cette fameuse caste. Celle qui a joué dans les deux clubs. On s’est d’ailleurs amusé à tenter de composer une équipe type des joueurs ayant porté les deux maillots. La sélection fut difficile puisque de nombreux internatio­naux étaient en embuscade pour intégrer le onze de départ. Il y en a pour toutes les époques. Les vieux briscards comme Claude Quittet et Marcel Artelesa au coeur d’une charnière qui ne laisse rien passer, des latéraux modernes (Evra et Cubilier) qui s’articulent autour d’un milieu en losange qui sent bon le football des années 70/80 : Ricort-Mège-NoguesBrav­o.

Et en pointe, un duo qui a toujours su avoir le sens du but : Marco Simone et Tony Kurbos. Difficile de savoir jusqu’où cette équipe aurait pu aller, mais elle représente, à sa manière, un immense pan du football azuréen. Surtout quand les remplaçant­s ont des jolis CV (Germain, Djetou, Guérit, Vahirua, Mendy, Rohr, Amalfi, etc.) Le derby azuréen, c’est aussi ça. Un voyage dans le temps.

De James Debbah à Jérôme Gnako. Une madeleine de Proust à ciel ouvert qui, ce soir, ouvrira un nouveau chapitre à l’Allianz Rivieira.

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J’ai été formé ànepas aimer Nice ” Thierry Henry

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Daniel Bravo Patrice Evra Marco Simone
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André Amitrano

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