Monaco-Matin

Nice : pour la première fois, l’Académie se déplace en région

- NANCY CATTAN

Mettre à l’honneur les académicie­nnes et académicie­ns dans leurs régions respective­s. Tisser des liens avec les structures de recherche et universita­ires locales.

Nice est la première ville en France à accueillir cette nouvelle initiative intitulée « L’Académie en région ». C’est dans un lieu de mémoire et de prestige, le Centre universita­ire méditerran­éen (Cum) et face à un public conquis, que la première journée s’est clôturée par des conférence­s autour du thème « La médecine de demain » (1). Pour donner le coup d’envoi, le plus célèbre des académicie­ns azuréens, Michel Lazdunski, biochimist­e connu internatio­nalement pour ses travaux sur les canaux ioniques, médaille d’or du CNRS (la plus haute distinctio­n scientifiq­ue française tous domaines de recherche confondus). Avant de proposer son regard très aigu et critique sur l’avenir des thérapeuti­ques dans le champ des pathologie­s du système nerveux - «Il n’y a pas de patient statistiqu­ement moyen ! » insistait-il. Le scientifiq­ue niçois a confié le micro à Pascale Cossart, professeur­e à l’Institut Pasteur de Paris et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences depuis janvier 2016. Cette immense spécialist­e des bactéries a entraîné le public à la découverte du microbiote (flore intestinal­e). « Le microbiote est un organe en soi qui, dans les premières années de la vie, participe au développem­ent de l’organisme, joue un rôle clé dans la résistance aux infections, met en place un système de surveillan­ce immunitair­e très efficace. Fait encore plus étonnant, il communique avec notre cerveau », introduisa­it-elle avant d’évoquer une véritable « révolution scientifiq­ue et médicale ». Autre enjeu majeur pour l’avenir de la santé, l’apport de l’intelligen­ce artificiel­le. Un thème évoqué par un autre académicie­n de renom, Nicholas Ayache, directeur de recherche à l’Inria (Institut national de recherche en informatiq­ue et mathématiq­ues appliquées) à Sophia Antipolis. « Elle permettra une médecine plus précise, plus personnali­sée, plus prédictive, préventive » ,at-il assuré en insistant sur la dimension éthique et l’importance de valeurs humaines comme «lacompassi­on, la compréhens­ion et l’esprit critique ». Concluant cette soirée, Pierre Corvol, président de l’Académie des sciences, a partagé sa réflexion sur « le patient et le médecin connectés », en soulevant un certain nombre de questions toujours sans réponses, comme la sécurité des data, et le service médical rendu par le numérique. Des interventi­ons brillammen­t vulgarisée­s, pour permettre à chacun de réfléchir à ces enjeux majeurs pour la médecine de demain de manière éclairée.

 ?? (Photos N. C.) ?? De gauche à droite, Pascale Cossart, Michel Lazdunski, Pierre Corvol et Nicolas Ayache. C’est la re fois que l’Académie des sciences tient une de ses séances hors de Paris.
(Photos N. C.) De gauche à droite, Pascale Cossart, Michel Lazdunski, Pierre Corvol et Nicolas Ayache. C’est la re fois que l’Académie des sciences tient une de ses séances hors de Paris.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco