Nice : pour la première fois, l’Académie se déplace en région
Mettre à l’honneur les académiciennes et académiciens dans leurs régions respectives. Tisser des liens avec les structures de recherche et universitaires locales.
Nice est la première ville en France à accueillir cette nouvelle initiative intitulée « L’Académie en région ». C’est dans un lieu de mémoire et de prestige, le Centre universitaire méditerranéen (Cum) et face à un public conquis, que la première journée s’est clôturée par des conférences autour du thème « La médecine de demain » (1). Pour donner le coup d’envoi, le plus célèbre des académiciens azuréens, Michel Lazdunski, biochimiste connu internationalement pour ses travaux sur les canaux ioniques, médaille d’or du CNRS (la plus haute distinction scientifique française tous domaines de recherche confondus). Avant de proposer son regard très aigu et critique sur l’avenir des thérapeutiques dans le champ des pathologies du système nerveux - «Il n’y a pas de patient statistiquement moyen ! » insistait-il. Le scientifique niçois a confié le micro à Pascale Cossart, professeure à l’Institut Pasteur de Paris et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences depuis janvier 2016. Cette immense spécialiste des bactéries a entraîné le public à la découverte du microbiote (flore intestinale). « Le microbiote est un organe en soi qui, dans les premières années de la vie, participe au développement de l’organisme, joue un rôle clé dans la résistance aux infections, met en place un système de surveillance immunitaire très efficace. Fait encore plus étonnant, il communique avec notre cerveau », introduisait-elle avant d’évoquer une véritable « révolution scientifique et médicale ». Autre enjeu majeur pour l’avenir de la santé, l’apport de l’intelligence artificielle. Un thème évoqué par un autre académicien de renom, Nicholas Ayache, directeur de recherche à l’Inria (Institut national de recherche en informatique et mathématiques appliquées) à Sophia Antipolis. « Elle permettra une médecine plus précise, plus personnalisée, plus prédictive, préventive » ,at-il assuré en insistant sur la dimension éthique et l’importance de valeurs humaines comme «lacompassion, la compréhension et l’esprit critique ». Concluant cette soirée, Pierre Corvol, président de l’Académie des sciences, a partagé sa réflexion sur « le patient et le médecin connectés », en soulevant un certain nombre de questions toujours sans réponses, comme la sécurité des data, et le service médical rendu par le numérique. Des interventions brillamment vulgarisées, pour permettre à chacun de réfléchir à ces enjeux majeurs pour la médecine de demain de manière éclairée.