Alcoolisé, il met K.O. un policier après avoir été expulsé d’un bar
Le tribunal correctionnel a examiné une nouvelle fois une fois de trop une affaire de violences sur un agent de la force publique. Les faits se sont produits récemment : le 27 mai dernier, vers 1 h 50. Un homme, aux capacités affaiblies par l’excès de boissons, est expulsé par le vigile de l’établissement « La Rascasse ». Un policier intervient aussitôt pour apaiser la situation et sermonner le fauteur de troubles. Au moment d’être reconduit auprès de ses amis, l’individu, pourtant calmé, cogne gratuitement sur le fonctionnaire. À l’écoute du taux d’alcool relevé après interpellation et une pause en cellule de dégrisement ; il n’y a rien d’étonnant à ce geste irréfléchi : le trublion avait encore 0.73 mg/l à 8 heures. Il devait être complètement bituré en milieu de nuit…
« Quinze jours d’ITT et des soins permanents »
À la barre, ce moniteur de ski l’hiver et marin l’été est « désolé ». Il a reconnu les faits en visionnant les images de vidéosurveillance. Mais il assure n’avoir « aucun souvenir » de la soirée, ni de son attitude agressive. À la question du président Jérôme Fougeras Lavergnolle : « Qu’est-ce qui vous a mis
(*) dans un tel état d’animosité ? », le prévenu s’appuie sur « l’euphorie du Grand Prix de F1 ». Il estime, à juste raison, avoir « vraiment beaucoup trop bu. Je ne me suis jamais battu et je n’ai aucun problème avec les forces de l’ordre. »
Ses casiers monégasques et français sont néants. Alors faut-il absoudre le délinquant pour une première fois ? La partie civile se refuse à toute indulgence et insiste plutôt sur le caractère insidieux de l’action fautive. Me Hervé Campana est mordant dans sa plaidoirie.
« L’alcool ne justifie pas tout ! Monsieur est atteint de la maladie la plus connue des prévenus : l’amnésie ! Pourtant, l’intéressé fait semblant d’être calme afin de mettre plus facilement K.O. le policier qui a baissé la garde. Cette surprise engendrera quinze jours d’ITT et des soins permanents. Nous réclamons 4 000 euros pour les dommages. »
« Ce n’est pas un délinquant d’habitude »
Selon le premier substitut Olivier Zamphiroff, l’intempérant s’est aventuré sur « les terres de l’alcool avec ses conséquences néfastes » . Le représentant du parquet général n’expose pas plus longuement ses réquisitions qu’il ponctue d’une peine d’amende ferme de 2000 euros. La défense a parfaitement conscience que la décision de justice doit satisfaire le plaignant. Mais Me Thomas Brezzo estime qu’elle ne peut pas s’en tenir uniquement à l’émotion provoquée au sein de l’autorité publique.
Alors, il argumente la personnalité de son client : « Ce n’est pas un délinquant d’habitude. Avec le dépassement des limites d’un soir, faut-il le considérer pour autant comme un personnage amoral ? Revenez à de plus justes proportions. Enfin, à quoi correspondent les demandes de la partie civile ? » L’investissement de l’avocat est complet. Le tribunal l’a-t-il incorporé dans sa décision ? Huit jours assortis du sursis et une somme de 2000 euros à verser au demandeur. * Assesseurs : Mme Carole Delorme-Le Floch et M. Adrien Candau.