Monaco-Matin

Estrosi entre guerre et paix aux Arènes de Cimiez

C’est la traditionn­elle occasion de souhaiter un bon été et de bonnes vacances aux Niçois… Mais hier soir, le maire est aussi passé à l’offensive en vue de l’élection municipale

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Puisqu’il y a des choses « qui devaient être dites », il les a dites. Devant ses amis, nombreux, calés à l’ombre timide des pins et oliviers des Arènes de Cimiez, devant des élus, des maires de la Métropole, des acteurs de la vie économique ou associativ­e, Christian Estrosi, hier soir, a parlé politique. Le maire avait prévenu : ce sera un peu. En fait, beaucoup. On sent que ça le démangeait.

« Estrosicom­patible »

Y a-t-il encore un avenir pour la droite et le centre en France ? « Oui, nous considéron­s qu’il y a un avenir et nous avons besoin de retrouver nos marques et notre identité. » Au passage, haro sur les appareils politiques qui dictent leur pensée et leur vision de Paris. Le maire martèle : « L’avenir de la France passe par les territoire­s. » Estrosi, Macroncomp­atible ? Il sourit : «Je suis compatible avec ce qui se fait de bien. Et je suis avant tout Estrosi-compatible, au moins je suis sûr de pas me tromper ! » Pour autant, « il est important que notre pays poursuive ses réformes. J’ai soutenu le Code du travail, l’ouverture à la concurrenc­e à la SNCF : c’est une très bonne réforme et je vais dire que c’est mal ? » Alors LR, LREM… Un faux débat pour lui : « C’est du brouhaha médiatique, des petites stratégies médiocres sur de petits réchauds à Paris. » Face à tout ça, il dégaine le slogan de Mitterrand : « Nous aussi on est un peu une force tranquille… » Qui a, quand même, un message à faire passer à ses adversaire­s « puisqu’ils se dévoilent un peu plus tous les jours » .Le maire ne citera aucun nom. « Prenez celui du RN, puis on n’est pas loin de connaître celui des Verts, du PS, il y a des députés dans l’air aussi, celui de la 3e, celui de la 1re…» Pour Christian Estrosi, ils n’ont pas de programme. Ou plutôt tous le même : « C’est le “tous contre”, le “tous sauf”… » Audessus de la mêlée, il se gausse : « Je ne sais pas comment ils vont se départager dans les voix qui resteront à mon opposition en ayant le même projet du “tous contre”, ça ne va pas leur laisser beaucoup d’espace ! »

Une pique pour tous ses adversaire­s

Et une chiquenaud­e pour chaque. D’abord pour Philippe Vardon qui veut « faire pousser des tomates » dans la plaine du Var plutôt que du béton. Estrosi se moque : « Les tomates, ça fait longtemps qu’elles avaient disparu quand je suis arrivé il y a dix ans. » Et de défendre son Éco-vallée, avec emplois et logements, « à la place des casses et des squats ». Vient le tour du député marcheur Cédric Roussel. Le candidat à l’investitur­e de son parti « légitime son engagement en disant que je suis isolé. » Et d’ironiser en montrant la foule du doigt : « Merci de témoigner ce soir de mon isolement. » Enfin, une dernière salve pour Éric Ciotti : « L’autre député pense que ce que nous faisons est trop prestigieu­x, il préférerai­t que nous soyons repliés sur nous-mêmes. » Pour Estrosi, Nice a été une belle endormie entre Jacques Médecin – tonnerre d’applaudiss­ements – et lui. « Je ferai tout là où il (Ciotti) veut faire du mal à notre ville, pour la sauver, la protéger, continuer à la propulser en avant. »

Hier soir, c’était un Estrosi qui jurait être dans «le temps du maire », mais entre guerre, dans les Arènes, et paix, sous les oliviers. Et un Estrosi à deux doigts de déclarer sa candidatur­e à sa succession : «Jevousendi­s maintenant, je vous en distillera­i encore un peu le 30 août. Et puis il arrivera un jour où je vous en dirai beaucoup plus… »

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(Photo Dylan Meiffret) Le maire à l’offensive hier soir.

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