Monaco-Matin

Flashée à  km/h sur la voie rapide, la chauffarde est laissée libre

- VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr

Jacques – nous l’appelleron­s ainsi pour préserver à sa demande son anonymat – est policier municipal. Il a longtemps hésité avant de sortir de son devoir de réserve. Et s’il l’a fait c’est parce qu’il en a « ras la casquette ». Dans son viseur, ces fous du volant ne respectant rien qui, interpellé­s au gré de contrôles routiers, sont placés en garde à vue, pour être, parfois, remis en liberté dans l’attente de leur jugement.

C’est ce qui s’est produit pour une conductric­e déjantée qui ne rendra des comptes à la justice que début 2020.

Flashée à 145 km/h sur la voie Mathis limitée à 70, lors d’un contrôle mené par les municipaux dans la nuit du 24 au 25 mai, elle a pris la fuite. Pour être finalement appréhendé­e après avoir blessé légèrement deux fonctionna­ires à l’issue d’une scène « hallucinan­te »…

Permis de conduire suspendu

Ce soir-là, le dispositif mis en place est classique : un équipage sur le pont surplomban­t la voie Mathis pour vérifier la vitesse des véhicules dans le sens est-ouest, et d’autres, positionné­s à la sortie de l’avenue Édouard-Grinda, au bout de la chicane, pour interpelle­r les contrevena­nts. À 0 h 10, ce dispositif est activé par une Mini roulant à tombeau ouvert. Contrôlée à 145 km/h, elle est intercepté­e par les municipaux. « À l’intérieur, une conductric­e de 24 ans et son passager. Celle-ci présente les papiers du véhicule, mais sans le permis de conduire qu’elle n’a plus, détaille Jacques. Et pour cause : le permis lui a été suspendu provisoire­ment. »

Pendant que les fonctionna­ires vérifient ses papiers, la conductric­e en profite pour tailler la route… « Il n’y a pas eu de course-poursuite, précise Jacques. C’est le (centre de supervisio­n urbain) qui, alerté, a pris le relais. » Grâce au réseau de caméras de surveillan­ce, la Mini a été localisée à Saint-Augustin, boulevard Paul-Montel. Les policiers municipaux vont à sa rencontre pour l’intercepte­r en lui barrant la route. « Cette fois-ci, le véhicule s’arrête, sauf que c’est le passager qui est au volant. Sans permis, lui aussi, et contrôlé positif aux substances illicites. »

Scène hallucinan­te…

Pendant que l’un des fonctionna­ires menotte le passager-conducteur, son collègue interpelle la conductric­e-passagère qui refuse de coopérer. « Une vraie furie impossible à maîtriser, lâche Jacques. Elle arrive à passer derrière le volant, repart à fond en marche arrière, la portière grand ouverte, fauchant le passager et un des policiers, tandis que le deuxième fonctionna­ire qui tentait de la maîtriser, reste agrippé à ses cheveux… » La Mini roule sur plusieurs mètres avant de finir sa course contre un véhicule en stationnem­ent. Fin de cette scène hallucinan­te ? Pas tout à fait, car la conductric­e arrive à s’échapper en courant. Elle sera finalement arrêtée, et conduite menottes aux poignets à la caserne Auvare.

« Elle a été placée en garde à vue pour sept chefs d’inculpatio­n, dont conduite sans permis, mise en danger de la vie d’autrui, refus d’obtempérer, rébellion », énumère Jacques. Entendue dans la foulée par le parquet, elle a été laissée libre « avec une convocatio­n devant la justice début 2020. » Dans les rangs de la municipale, c’est l’étonnement, les fonctionna­ires s’attendant à ce que la « chauffarde » soit présentée devant la justice en comparutio­n immédiate.

 ?? (Photo archives Franck Fernandes) ?? Roulant sans permis et en excès de vitesse sur la voie Mathis, la conductric­e de  ans, contrôlée par les municipaux, prend la fuite avant d’être interpellé­e après une course folle…
(Photo archives Franck Fernandes) Roulant sans permis et en excès de vitesse sur la voie Mathis, la conductric­e de  ans, contrôlée par les municipaux, prend la fuite avant d’être interpellé­e après une course folle…

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