Accord sur le nucléaire : Téhéran met en garde l’UE
Dans la lignée de ses affirmations ce weekend, l’Iran a annoncé hier produire désormais de l’uranium enrichi à au moins 4,5 %, au-delà de la limite de 3,67 % autorisée par l’accord nucléaire conclu à Vienne en 2015, et mis en garde les Européens contre toute réaction susceptible d’envenimer la situation. Emmanuel Macron s’est entretenu hier soir sur ce sujet avec Donald Trump, et Paris a indiqué que le conseiller diplomatique du Président serait aujourd’hui et demain à Téhéran pour oeuvrer à une « désescalade ». D’après Ali Akbar Vélayati, conseiller du guide suprême iranien, les besoins du pays pour ses « activités pacifiques », à savoir l’alimentation en combustible de sa
centrale électrique atomique, correspondent à de l’uranium enrichi à 5 %. Un niveau qui reste loin des 90 % nécessaires pour envisager la fabrication d’une bombe.
Mais la décision iranienne fragilise encore davantage l’accord de Vienne, mis à mal depuis que les États-Unis sont sortis unilatéralement de ce pacte en mai 2018 avant de rétablir des sanctions contre Téhéran. En riposte, l’Iran a annoncé le 8 mai qu’il commençait à s’affranchir de certains engagements pris à Vienne, afin de forcer les parties restantes à l’accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) à l’aider à contourner les sanctions. Et hier, le pays a accentué sa pression : le porte-parole des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, a prévenu la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne que si elles « devaient se comporter de manière [...] inattendue, alors nous sauterions toutes les étapes suivantes [du plan de réduction des engagements annoncé en mai, Ndlr] et nous mettrions en oeuvre la dernière ». Sans préciser la nature de cette ultime étape.