Monaco-Matin

« Juste grandiose »

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« C’est juste grandiose ce que j’ai fait là », s’est ému Julian Alaphilipp­e après son coup de force sur la route d’Epernay, synonyme de victoire dans la 3e étape et de maillot jaune du Tour de France.

Pouviez-vous rêver mieux ?

J’ai tellement rêvé de ce scénario. J’ai mis plein de choses en oeuvre pour tenter de le réaliser. Aller chercher la victoire et le maillot jaune, c’est la plus belle chose que je pouvais faire pour commencer le Tour. J’avais la pression, la pancarte. C’est toujours difficile de répondre présent quand on est attendu. J’ai répondu de la plus belle des manières. C’est juste grandiose, ce que j’ai fait là. La tactique était-elle prévue ?

Ce n’était pas prévu que je fasse les  derniers kilomètres tout seul. Je connaissai­s les routes, j’étais venu reconnaîtr­e, et je pensais qu’un petit groupe pourrait se détacher. Mais quand je suis parti tout seul, je ne me suis pas posé de question au bas de la descente. Je ne pensais pas trop au maillot jaune, j’essayais de garder - secondes d’avance. J’ai tout donné, repoussé les limites. Porter le maillot jaune, c’était dans un coin de ma tête, je l’ai réalisé. Je ne vais jamais oublier.

Jusqu’où pensez-vous pouvoir garder le maillot jaune ?

On n’en est qu’à la troisième étape. C’est long jusqu’à Paris. Je l’ai dit, je veux profiter de chaque jour. Des étapes difficiles m’attendent dans les Vosges, je risque de +couiner+ dans La Planche des Belles Filles (jeudi). Demain (mardi), c’est censé être pour les sprinteurs, on travailler­a pour Elia (Viviani). On est là pour essayer de gagner des étapes. Le maillot jaune, c’est du bonus.

Comment avez-vous procédé pour votre attaque ?

Ce genre de pourcentag­e me convient plutôt bien, j’avais de très bonnes sensations, j’étais très bien placé au pied, mon coéquipier Dries (Devenyns) a fait un gros tempo, c’était difficile de monter plus vite, ça a asphyxié un peu tout le monde, moi aussi d’ailleurs. J’ai pu récupérer quand il y a eu un petit moment de temporisat­ion pour repartir. Après le sommet, j’ai fait une belle descente, très rapide, et je me suis concentré sur mon effort. Ce n’était plus le moment de penser ou de regarder derrière, je me suis juste fait le plus mal possible, c’est ce qui rend ma victoire encore plus belle.

Vous allez être encore plus populaire...

Quand je pense au chemin parcouru depuis que je fais du vélo... Dans chaque village, j’entends mon prénom, ça me fait chaud au coeur de donner du bonheur. Le public me le rend bien, merci à tous.

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