Monaco-Matin

Une mère condamnée pour détention de coke

- JEAN-MARIE FIORUCCI

C’est une femme de quarante ans, paumée. Presque marginale et limite asociale. D’allure inquiète, tourmentée, cette mère de famille comparait devant le tribunal correction­nel pour détention de stupéfiant­s. Elle s’est fait piéger en possession de 0,47 mg de cocaïne dans ses poches le 14 avril dernier, vers 1 h 20, au cours d’un contrôle de police devant « La Rascasse ».

« La sanction risque d’être lourde »

Le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e, tout en lui reprochant d’avoir été arrogante au cours de la vérificati­on, veut connaître la provenance exacte de la drogue. « La transactio­n a eu lieu à Menton, affirme-t-elle sèchement, où j’ai été approchée par un dealer ». Sans plus d’indication. Mais elle jure ses grands dieux qu’elle n’a pas consommé à Monaco. Le magistrat, méfiant, consulte le passé judiciaire. Les casiers français et monégasque comptent quatre condamnati­ons pour conduite en état d’ivresse. « Je n’ai plus de problème avec l’alcool », s’empresse d’ajouter l’agent d’entretien. Il y a également une « petite peine » en France pour usage de stupéfiant­s. La prévenue prévient aussitôt d’avoir entrepris un suivi sérieux pour modifier cette situation de dépendance. Mais ces mêmes affirmatio­ns apparaisse­nt insuffisan­tes pour blanchir l’intéressée. «Lasanction risque d’être lourde, annonce le premier substitut Olivier Zamphiroff. Lorsqu’on est suivi on doit observer une attitude irréprocha­ble. »

« Une femme sous pression »

Au moment de requérir la peine de quinze jours d’emprisonne­ment assortis du sursis, le représenta­nt du parquet semble parfaiteme­nt conscient du problème social et humain pour cette femme empêtrée dans l’alcool et la drogue. La défense va surtout s’attacher aux conséquenc­es de cette prise de risques insensée pour une mère de famille vulnérable qui a dérapé. « Depuis sa séparation, avance Me Franck Koubi, du Barreau de Nice, ma cliente s’occupe bien de son enfant depuis l’âge de 10 ans. Elle lui assure une éducation sérieuse. Mais il y a un paradoxe entre cette personne responsabl­e qui est aujourd’hui sans emploi. C’est une femme sous pression ! »

L’avocat redoute entre autres le spectre de la double peine avec un sursis prononcé au tribunal de Nice et sa possible révocation. Il implore les juges de prendre en compte ces éléments au moment de délibérer sur la condamnati­on.

Le tribunal, compréhens­if, ne dépassera pas les 500 euros d’amende. Mais au travers de cette peine, c’est aussi un message de vigilance adressé à la mère de famille.

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L’avocat de la prévenue craignait une double peine. (Archives NM)

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