François de Rugy mis en cause pour des dîners privés à l’Assemblée
Pas de « dîners entre amis », mais un travail classique de « représentation » : mis en cause hier pour l’organisation de réceptions fastueuses à l’Hôtel de Lassay alors qu’il présidait l’Assemblée nationale, le ministre François de Rugy joue la transparence et garde pour l’heure «la confiance » d’Emmanuel Macron. « Ce que je fais, je le fais parce que je peux l’assumer », s’est défendu hier le ministre de la Transition écologique à l’issue du Conseil des ministres. Et « la meilleure façon d’assumer, c’est de pratiquer, pas seulement de revendiquer, la transparence », a-t-il estimé en reconnaissant « une dizaine de dîners informels » avec des personnalités issues de la société civile.
Le ministre, qui dit assumer «totalement » ce « travail de représentation », « conserve bien évidemment la confiance » du président et du gouvernement, a souligné à ses côtés la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, tandis que Matignon assure qu’ «aucune règle n’a été enfreinte, ni aucune procédure méconnue ». Photos, témoignages et documents à l’appui, Mediapart a révélé avoir recensé entre octobre 2017 et juin 2018 une dizaine de ces dîners qui mobilisaient à
chaque fois le personnel de la résidence du président de l’Assemblée.
Homards, champagne et grands crus
A table, homards, champagne et grands crus issus des caves de l’Assemblée nationale étaient servis à dix à trente invités appartenant pour l’essentiel au cercle relationnel et amical de l’épouse de M. de Rugy, Séverine de Rugy, journaliste au magazine Gala. C’était pour « du relationnel », pas du « privé », a assuré à Mediapart l’épouse du ministre. Le ministre, a déploré « une présentation tendancieuse des choses » et des « propos mensongers », notamment par les « formulations » utilisées par un média dont le « parti pris militant » est, selon lui, « une habitude » .Ilajugé « assez anecdotique » le dîner avec son épouse aux chandelles et avec pétales de roses sur la table pour la SaintValentin 2018, évoqué également par Mediapart.
Cet écologiste devenu "marcheur" sur le tard a souligné une baisse de «plusde13%» en un an des frais de réception de l'Hôtel de Lassay pendant son séjour et a pris la défense de son épouse : « Nous n'avons rien à nous reprocher, ni elle, ni moi ».