Monaco-Matin

Une famille accrochée à son bout de Corse

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Le fil était ténu. Quelques reproducti­ons de livrets de famille, envoyées par une tante maternelle, depuis la Corse. Mais la Fréjusienn­e Laurence Veloso, assistante de vente dans un hypermarch­é de Puget-sur-Argens voulait faire plaisir à sa mère, Jacqueline Chioda. Les généalogis­tes n’ont pas voulu la décevoir. Ils ont pu remonter jusqu’au milieu du XVIIe siècle, identifian­t au passage  ancêtres. Tous ou presque, sont nés, se sont mariés, sont morts dans le village de Venaco, niché au coeur de l’île. À la Révolution, une Maria Raffe est déclarée filatrice, une Catarina Rinieri a exercé l’activité de fileuse : rares, jusqu’au XXe siècle, sont les mentions à l’activité profession­nelle (Pas de sourire ironique : c’est le cas pour d’autre régions de France).

Quels noms portent ses ancêtres, au

vallée d’Allos à la fin du XVIIIe alors que je constate que vous avez pu remonter au moins jusqu’en 1660 ! Du coup je suis ravie d’appartenir à une très ancienne famille dracénoise installée ici depuis le XVIIe siècle et cela me donne vraiment envie de poursuivre les investigat­ions. C’est aussi amusant de constater que bon nombre de mes ancêtres étaient déjà des commerçant­s ou des négociants (boucher charcutier boulanger...)»

Pour l’ancien employé de l’AIA de Cuers Pierrefeu, la déception est forcément au rendez-vous. Mais il la cache avec élégance. Ce Cuersois, de vieille souche varoise, était convaincu qu’il comptait l’illustre abbé Sieyès parmi ses lointains ancêtres. L’une des grandes figures de la Révolution, fils d’un employé des impôts fréjusien, est notamment l’auteur de « Qu’est-ce que le Tiers état ? », l’un des textes de référence pour les opposants à l’ancien régime. Le hic, c’est qu’il n’y a pas d’abbé Sieyès parmi les 64 ancêtres identifiés par Francel Genauzeau. En se concentran­t sur la branche paternelle, le Cegama, qui compte dans ses rangs l’historienn­e Mireille Mathieu-Tomasini, est pourtant remonté jusqu’à 1750. Mais il faut se rendre à l’évidence, « étant homme d’Église », Emmanuel-Joseph Sieyès, « n’a pas pu avoir de descendanc­e. Un enfant illégitime est toujours possible mais il n’a reconnu personne par la suite. Sa succession, y compris son titre, est passée à son frère et ses neveux avant 1789 ». Il avait pourtant la possibilit­é de se marier après 1793 puisqu’il a abandonné son statut de clerc : «Ilnel’a pas fait ». Sous la Révolution, les aïeux de Jean-Jacques Sieyès étaient en fait cultivateu­r

cours des  dernières années ?

Bona, Levanti, Piferini, Rognoni ou Rubiani.

Sa réaction ?

« C’est vraiment très surprenant de découvrir tout ça. Que dire sinon merci beaucoup ! » (photo de l’arrière grand-père) ou ménager (petit propriétai­re terrien). Une présence bien établie à Brignoles, Vins-sur-Caramy, Salernes ou Montfort-sur-Argens.

Quels noms portent ses ancêtres, au cours des  dernières années ?

Pourchier, Bonnifay, Blanc, Daumas ou Garnier.

Sa réaction ?

« Déçu, non, pas trop. Il était né à Fréjus. Nous-même, vivons depuis si longtemps dans le Var. Il est normal que l’on se pose des questions. Le plus important, c’est d’avoir cet arbre généalogiq­ue, que je vais partager avec ma famille. Nous y trouverons, sait-on jamais ?, d’autres descendant­s de nos aïeux. »

Le plus jeune de la famille Verret, Thomas, est né à Brignoles, il y a 5 ans. Il est trop petit pour réclamer son arbre généalogiq­ue mais son grand-père, Henri, s’est en chargé pour lui. Le sociétaire du Cegama, JeanClaude Brochard, a mis le cap sur le registre de Sainghin-en-Mélantois, près de Lille,dans le Nord. Il ne l’a plus quitté jusqu’en…. 1704, jusqu’au mariage de Jean Steclebout et de Marie Dubar : tous ses ancêtres, absolument tous, sont nés, se sont mariés et ont fini leur vie dans cette modeste commune où ils ont notamment exercé le métier de charron ou de cultivateu­r. Que faisaient-ils sous la révolution ? Aucun métier n’est indiqué pour Marie Vandasme, Andrien Verret ou Jean Baptiste Steclebout. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, il arrive que la plume de l’officier d’étatcivil fourche et que Verret se transforme en Verrez.Le 14 juillet 1789, c’est jour de baptême :nait un petit Pierre Roussel, fils de Catherine et de Jean Baptiste, journalier. En réalité, c’est une mauvaise nouvelle : il a été baptisé, à l’âge de 12 jours, juste avant d’être inhumé. Le Cegama a transmis copie des deux actes à notre lecteur varois.

Quels noms portent ses ancêtres, au cours des  dernières années ?

Tournemain­e, Meurisse, Leclercq ou Denrenonco­urt.

 ??  ?? Un acte de décès datant de l’an X de la République ().
Un acte de décès datant de l’an X de la République ().
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