Monaco-Matin

George Benson : « J’ai débuté à Juan-les-Pins »

- Où vivez-vous aujourd’hui, George Benson ? Aviez vous beoin d’une reconnaiss­ance du milieu du jazz ? ROBERT YVON Django Reinhardt ou Biréli Lagrène ?

George Benson a vraiment commencé sa carrière européenne en 1964 au 5e Festival internatio­nal de jazz de Juanles-Pins. À l’époque, le guitariste ne chantait pas. Il était le sideman de Jack Mc Duff, organiste vedette. Le guitariste chanteur crooner n’est revenu dans la Pinède-Gould qu’en 1986. Il présentait alors au public juanais ses tubes produits par Quincy Jones comme Give me the night, mais aussi Turn your love around ou On Broadway. Il reviendra ensuite régulièrem­ent sur la scène de la Pinède-Gould, notamment pour y recevoir en 2010 une Victoire d’Honneur du jazz des mains de Marcus Miller. En tournée cet été pour assurer la promotion de son dernier album dédié à l’univers de Chuck Berry et Fats Domino, il était à Juan hier soir, en seconde partie du batteur américain Steve Gadd pour l’ouverture du 59e Festival de Jazz à Juan.

remporté à Juan-les-Pins. Cela me rappelle que les Français adorent ma musique. J’en suis très fier, d’autant que mon demi-frère était Français. Je n’oublie pas non plus mes débuts à Juan-les-Pins en . Il y avait sur la même affiche Jack Mc Duff et Lionel Hampton. C’était un moment exceptionn­el pour un jeune musicien que de pouvoir rencontrer Hampton. J’ai commencé ma carrière en étant un vrai jazzman, dans l’orchestre de Jack Mc Duff. Personne ne me connaissai­t en , quand j’ai joué à Jazz à Juan avec lui. C’était une très belle expérience. J’ai enregistré beaucoup de jazz dans ma carrière, y compris avec Miles Davis, qui m’a repéré et invité à une cession en studio pour l’album Miles in the sky en . Il voulait que je sois son guitariste sur scène. Mon manager de l’époque estimait que je n’avais pas à partir en tournée avec Miles parce que j’avais le potentiel de faire ma propre carrière. Du coup je ne suis pas parti avec Miles. La suite, vous la connaissez. Mais Miles m’a beaucoup apporté, vous le savez. On s’est croisé plus tard dans un avion. On a évoqué cette période. Il ne m’en voulait pas de ne pas l’avoir suivi.

Comment choisissez-vous les thèmes que vous jouez sur scène ?

Je n’aime pas écrire l’histoire. On se réunit aux répétition­s avec les musiciens. J’ai rajouté une musicienne percussion­niste extraordin­aire. Elle parvient à rythmer mes standards d’une manière inédite. On choisit ensemble un nombre de tubes incontourn­ables. Pour le reste, j’improvise sur place, souvent avec ma guitare.

Le groupe qui me suit depuis toutes ces années connaît parfaiteme­nt ma musique. Le public veut entendre mes hits, et surtout Give me the night ou On Broadway.

Je choisis la set list. Et puis il y a toujours une partie à la guitare, plus jazzy que le reste, en début de concert. Cette année je vais essayer de jouer avec ma nouvelle guitare, la GB, qui célèbre le quarantièm­e anniversai­re de cette collaborat­ion avec la marque Ibanez. Mes guitares sonnent comme du Benson. Le modèle le plus célèbre reste la GB , devenue un standard du genre. Même Prince en possédait une. Anglais ou Français ? Même si j’ai eu un demi-frère français, je ne parle que quelques mots dans votre langue. Je ne pourrais pas avoir une conversati­on. Mais j’ai pourtant enregistré

La Mer, de Charles Trenet. Je me suis beaucoup intéressé à l’influence de Django sur les guitariste­s du monde entier. Mais là, avec Biréli on tient vraiment un autre grand guitariste, un héritier de Django. Je l’ai découvert pour la première fois lorsqu’on a partagé une scène dans un festival d’Europe. Il devait avoir  ans. Il avait déjà un jeu unique qui m’impression­nait. On a eu ensuite, à plusieurs reprises, l’occasion de jouer ensemble. Il a une technique extraordin­aire. Un jeu unique, qui lui appartient.

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