BOXE HIER SOIR À L’AZURARENA D’ANTIBES
Attendu après un an d’absence, le poids lourd Tony Yoka a plié l’affaire en trois rounds, hier soir face à l’Allemand Alexander Dimitrenko. Le Français est relancé et le public antibois a apprécié
Certains ont probablement quitté l’AzurArena sur leur faim, hier soir vers 22h30. Un poil frustrés par la durée limitée du combat. D’autres ont sûrement préféré garder le positif, avec cette victoire convaincante de Tony Yoka dès la troisième reprise, sur un uppercut joliment placé. Pour son retour après un an d’absence, le Français a parfaitement géré son affaire malgré l’attente et la pression qui l’entouraient. «Le but c'était qu'il n'y ait pas d'accident, il revient d'un an de suspension donc c'est
bien », a souligné Brahim Asloum après coup. Si le champion olympique 2000 a apprécié, c’est bien parce que son cadet a fait les choses proprement.
Prudent et affûté
Attentif, Yoka a débuté son combat prudemment sur le ring antibois, travaillant Dimitrenko sans trop se livrer. Tout au long du premier round, le Français a essentiellement frappé au corps pour commencer à prendre la mesure de l’Allemand. «Je l'ai même senti très tendu à la première reprise, analyse Arnaud Romera, président de la Ligue Nationale de Boxe Professionnelle. Il y avait une énorme pression sur lui, il sait qu'il a perdu un an et qu’il ne pouvait pas se rater. Il avait besoin de se libérer et quand il a commencé à lâcher les chevaux ça a porté ses fruits. » Le Parisien est gentiment monté en puissance au cours de la deuxième reprise, continuant de jauger l’Allemand de 37 ans sans prendre trop de risque en se découvrant. « J’avais bien étudié la boxe de mon adversaire, assure Yoka. J’ai traversé une année de doute, de blues. Mais même si je n’ai pas boxé pendant un an j’ai pris de l’expérience. »
De l’avis de nombreux observateurs, le mari d’Estelle Mossely est apparu très affûté et appliqué dans sa boxe. Jusqu’à ce fameux troisième round, fatal au colosse Dimitrenko.
Acculé, le natif d’Eupatoria (Crimée) a subi la foudre et mordu le tapis antibois.
« Il a construit »
Une fois en place, Yoka a pu placer un uppercut efficace pour faire chuter son adversaire une première fois au sol avant de le pousser dans les cordes pour mettre fin au combat. Un retour expéditif. «Il a pris son temps pour analyser l'adversaire et il a accéléré quand il le fallait, poursuit Romera. L’Allemand n'était pas aussi résistant qu'on pouvait l'imaginer mais Tony a été appliqué. De toute façon, il n’est jamais meilleur que quand il se libère. »
Et tant pis pour les potentiels frustrés. « On a toujours
envie de voir un peu plus de rounds mais on est dans la catégorie des poids lourds et on sait que la lumière peut s'éteindre sur un coup, appuie Asloum, observateur attentif à quelques jours du gala organisé au Cannet. Il ne fallait pas se jeter, il a construit. Je l'ai senti bien, solide et juste. Quand vous mélangez vitesse et précision ça donne le résultat qu'on a vu. » Un travail efficace, pour une affaire pliée en 7 minutes et 28 secondes après 385 jours d’attente. Pour Tony Yoka, la conquête est bel et bien relancée.