Lino sur la Côte : il aurait eu ans ce dimanche
Lino Ventura, disparu en 1987, avait vu le jour le 14 juillet 1919, à Parme. Français de coeur mais de nationalité italienne jusqu’à son dernier souffle, l’acteur était un amoureux de Saint-Paul et de Nice
Un homme, un vrai. Tendre, humble, délicat. Laurent, son fils, prête main-forte à l’auteur azuréen Luciano Mélis en cosignant un bel album à paraître en septembre aux éditions de La Martinière. Ce Lino Ventura, où témoignent notamment Brigitte Bardot, Alain Delon, Costa-Gavras ou Claude Lelouch, est une balade cinéphile et gourmande. Dans l’univers d’un ancien champion d’Europe de catch passé par la lutte gréco-romaine avant d’embrasser par accident un fascinant destin d’acteur. On découvrira, en le feuilletant, le parcours de ce « petit Rital de Montreuil » marqué par l’absence d’un père qui, une semaine après la naissance de Lino, devait reprendre sa route de représentant de commerce pour ne plus jamais réapparaître.
Lino, déserteur d’une armée italienne hostile en 1943, qui l’avait rappelé à ses obligations malgré son mariage tout neuf avec Odette. Lino, vendeur de bas de soie et de layette avant de rejoindre quelques Tontons flingueurs dans la cuisine de Georges Lautner. Mais aussi Lino, l’amoureux de Saint-Paul-de-Vence, passant un mois par an à la Colombe d’Or, puis dans un petit appartement loué au-dessus de l’actuel Café de la Place. Un jour, le maire de l’époque, Marius Issert, se met en tête de lui présenter Kirk Douglas, de passage avec son beau-frère Louis Jourdan. Mais non, Ventura n’ose pas. Deux monstres sacrés vont finalement se congratuler mutuellement. Ce que Lino apprécie, ici, c’est son quotidien d’homme ordinaire, parmi la foule des anonymes. Quand il ne joue pas aux boules, c’est aux cartes. À moins qu’il ne se cache en cuisine, accommodant des pâtes avec de l’ail ou des tomates. Un cliché le montre même chez la mère Barale, à Nice, s’initiant à la fabrication des gnocchis. C’est un bon vivant. Mais angoissé. Fuyant les travers de la célébrité et n’aspirant qu’à l’amitié. Il reste sa monumentale filmographie. Et Perce-Neige, association devenue fondation, créée pour que d’autres parents bénéficient d’une prise en charge adaptée de leur enfant handicapé.