Dans le sillage des passeurs d’Humanité pour un été e
Durant quatre jours, du 18 au 21 juillet, la vallée de la Roya accueillera la deuxième édition du festival « Passeurs d’Humanité », une ode à l’accueil des migrants alliant spectacles et débats
Organiser, dans la Roya, un festival dédié aux migrations et auxcitoyenssolidairesn’avait riend’uneévidence. Tantlalutteentre lespartisansd’uneaideauxréfugiéset lesopposantsàtouteformed’accueil a pu être tendue dans la vallée – au pointquelesmédiasetl’opinionpubliqueonteutendanceàassocierlaRoya à cette seule thématique. Peut-êtrefallait-ilattendrequeledébat se dépassionne pour envisager d’en parler. Sereinement. Pouramorcerune réflexion, sans qu’une frontière ne se dessine entre les deux factions. C’est, aufond, l’ambitiondufestivaldes Passeurs d’Humanité, qui investira la valléepoursadeuxièmeédition, du18 au21juillet. Avecunprérequisexposé parleprésidentdesAmi.e.sdelaRoya, Jacques Perreux, en introduction au programme de l’événement : « Qui que vous soyez, quoi que vous pensiez, le festival vous ouvre ses portes. »
« Pas un festival mou »
En conférence de presse à Nice, l’organisateurrésumaitparailleurslaphilosophiedesPasseursd’Humanité. « On part d’une idée simple : jamais l’humaniténes’estconstruiteautrementquepar des passages et des échanges. Quand unesociétéaperducettenotiondemouvement, cela s’est très mal terminé...» Quatrejoursdurant, entreBreil, Saorge, Tendeetlecolde Tende, unesériede spectacles, de rencontres et de débatstenterontainsidefaireavancerla question, sousl’angledelafête. « Nous souhaitonsuneréflexionpaisible, plutôt quedelapeur. Nousavonsenviedepasserelles et de ponts plutôt que de division » , reprend Jacques Perreux. Insistantnéanmoinssurlefaitqu’enprônant le dialogue, l’organisation ne « s’attendpasàunconsensus » . « Ladispute, on ne la craint pas. L’an dernier, José Bové s’est fait prendre à partie par des jeunes parce qu’il défendait la nonviolence. En bref : ce n’est pas un festival mou. »
Pour mener à bien la réflexion sur les migrations, l’événementreposerasur trois grands thèmes.
■ L’hospitalité – « Nous voulons d’un forum où il y ait une confrontation de vécus, évoquant la joie, mais aussi les problèmes. Ils’agitégalementdeprésenterlesexpériencesinnovantesàtravers lepays. L’anthropologue Michel Agierapportera une approche théorique. »
■ Les frontières – « Elles seront abordées selon l’angle de la philosophie et de la politique. Avec, comme temps fort, la confrontation entre Catherine Wihtol de Wenden et Étienne Balibar. On présentera aussi l’exposition officielle du Muséenational de l’histoirede l’immigration sur ce thème. »
■ Unevalléeoùl’oninvente– « L’idée est de proposer une rencontre avec les acteursdelavalléequifontlemondede demain. De dire que les Merveilles ne sont pas que naturelles. Mais aussi humaines. »
Cetteannée, lefestivals’estparailleurs attachéàoffrirunprogrammespécial pour les enfants, avec des ballades musicales, desécrivainsjeunesse, des ateliers. « Nous avons envie d’apprendre aux petits à avoir confiance, que la richesseestdansladifférence » , résume Jacques Perreux. Soulignant que plusieurs concerts sont également programmés, à l’instar des très engagés Mouss et Hakim ou d’Emily Loizeau. Membredu groupe SPKBTS, Neimen sedit « ravi » d’êtreinvité. Luiquiécrit
tout le long de l’année des textes sur le thème des passeurs d’humanité, dans une fusion (ô combien symbolique) de divers styles musicaux.
« On exprime depuis bien longtemps, l’idée suivante : “ma réalité n’est pas la tienne. Etc’estpourcelaqu’ilyadestensions, des incompréhensions” », souligne le chanteur.
À noter que le festival est ouvert à tous : le Pass d’accès aux divers rendez-vous est vendu à prix libre. Le poids d’un porte-monnaie ne pouvant être un critère d’exclusion.