Monaco-Matin

Ce fameux soir, il y a soixante ans…

- ANDRÉ PEYRÈGNE

Il y a soixante ans, au cours de l’été , avaient lieu les premiers concerts du Palais princier.

Au soir du  août , le public monégasque franchit les portes du Palais princier et pénètre dans la cour d’honneur. Le moment est impression­nant. Jamais, depuis le XVIIIe siècle, ce lieu n’avait été ouvert au public en dehors du vingt-cinquième anniversai­re du règne de Louis II en , et de l’intronisat­ion de Rainier III en . Au XVIIIe siècle, les princes y accueillai­ent le public pour des concerts. C’est précisémen­t un concert qui va être organisé. Le prince Rainier III a eu l’idée de reprendre la tradition du XVIIIe siècle et a fait venir l’« Orchestre national de l’opéra de Monte-Carlo » – c’est le nom de l’orchestre à l’époque.

Une scène a été aménagée entre les deux bras de l’escalier monumental. Le pavage de la cour a été refait. Des sièges ont été installés. Le prince assistera lui-même à l’événement avec son épouse Grace. Ce sont encore de jeunes mariés, leur union remontant à trois ans. Une fois l’orchestre installé, un chef illustre monte au pupitre, le célèbre Paul Paray à la longue silhouette, au front dégarni, au geste autoritair­e. Il est rejoint par deux des meilleurs solistes internatio­naux du moment : le violoniste belge Arthur Grumiaux et le violoncell­iste niçois Maurice Gendron. Tous deux dialoguero­nt divinement dans le « Double concerto » de Brahms. Le public est ébloui par la beauté de la musique et la majesté du lieu. Cet été-là, quatre concerts eurent lieu les , ,  et  août. Soixante ans après, les Concerts du Palais existent toujours.

Les grandes symphonies ont fait vibrer les murs princiers et le ciel étoilé. Soixante ans ont passé, mais le soir, lorsqu’on entre dans la cour d’honneur, on éprouve toujours le même émerveille­ment qu’en ce  août …

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