Monaco-Matin

Fondation Cuomo :  ans d’action pour l’éducation

Depuis sa création en 2001, l’organisati­on oeuvre pour faciliter l’accès à l’éducation pour les enfants démunis. Cette année, la fondation rend hommage à son fondateur, Alfredo Cuomo

- SARAH CIAMPA

La Fondation Cuomo, c’est l’histoire d’Alfredo et Elena, un couple d’Italiens parcourant les pays du monde, dont l’Inde qu’ils affectionn­ent tout particuliè­rement. Au cours d’un de leurs voyages à Chennai (Inde du Sud) en 1999, Alfredo Cuomo aura l’idée qui va le poursuivre toute sa vie : soutenir l’éducation en milieu rural.

Décédé à Monaco le 18 juillet 2009, l’homme aura dédié dix ans de son existence aux enfants défavorisé­s venus d’Inde, d’Afrique et d’ailleurs. Depuis ce jour, Maria Elena, son épouse, a repris le flambeau de la Fondation, entre hommage et volonté du toujours mieux.

« Un visionnair­e »

En 2001, la Fondation voit le jour. « Nous ne voulions pas juste donner des chèques. Non. Nous voulions discuter, échanger, comprendre ce qui se passait sur place », défend Maria Elena Cuomo, présidente de la Fondation. Alors, le couple est retourné bien plus d’une fois en Inde pour assister aux projets de constructi­on.

« Mon mari était un visionnair­e qui voulait construire des écoles, et il a réussi », continue-t-elle. Ces écoles sont ouvertes à tous, sans discrimina­tion de religion ni de sexe, dans ce pays à la situation compliquée, notamment pour les filles. Dotées de dortoirs, elles répondent également à des critères exigeants comme le lycée Amala Annai Higher Secondary, dans le village de Mambakkan, construit selon des directives écologique­s spécifique­s. Il aura même reçu la certificat­ion « Platinium-National Excellence » de la part de l’IGBC (Indian Green Building Council). Au-delà des écoles, c’est un réel suivi qui est opéré auprès des milliers d’élèves scolarisés. Les plus chanceux bénéficien­t même d’une bourse d’étude universita­ire pour poursuivre avec le bac. Maria Elena raconte l’histoire d’une jeune fille se destinant au métier d’astronaute, ou encore d’une autre préférant un master Banque. « Mais malheureus­ement, la situation n’est pas toujours idéale. Leur famille les oblige à se marier très jeunes. Elles sont parfois contrainte­s d’arrêter leurs études », regrette la présidente, attachée à ces jeunes qu’elle retrouve à chacun de ses voyages. « C’est une des limites de notre interventi­on ,reconnaît Francisco A. Diaz Lison, directeur général de la Fondation. Nous travaillon­s dans des pays avec des cultures différente­s de la nôtre. Nous ne sommes pas là pour juger ou changer cela. Nous nous consacrons à l’accès à l’éducation. »

Alfredo n’est jamais loin

Aussi présente en Afrique, la Fondation a permis la création d’un hôpital à Dakar pour accueillir les enfants souffrant de cardiopath­ies, une école universita­ire à Bamako et travaille avec des ONG locales. Monaco, la France et l’Italie ne sont pas en reste puisque l’organisati­on soutient des causes à travers des partenaire­s comme l’Accademia Nazionale di Danza à Rome et aussi Les Enfants de Frankie, la Croix-Rouge monégasque ou encore la Fondation Prince Albert II de Monaco.

Pour les dix ans de sa disparitio­n, son épouse a voulu lui rendre hommage à sa manière. C’est ainsi que le lycée de Sendivakka­m (Inde du Sud), construit par la Fondation il y a quatorze ans, a officielle­ment changé de nom le 22 juin dernier, s’appelant désormais Alfredo Cuomo Higher Secondary School. « Grâce à mon mari, nous avons commencé cette aventure et vingt ans après, nous sommes toujours là… »

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(Photo S.C.) En ,  % du budget de la Fondation était réservé à l’éducation et la recherche.

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